"Jusqu'à ce que la mort nous unisse" de Karine Giébel

Publié le par Nathalie

"Jusqu'à ce que la mort nous unisse" est le cinquième ouvrage de la romancière varoise Karine Giébel. Publié en 2009 chez Fleuve Noir, puis en 2011 chez Pocket, ce roman policier a été Lauréat du Prix des Lecteurs au Festival Polar de Cognac.

De l'auteure, je connaissais déjà " Meurtres pour rédemption" (), un thriller nerveux qui m'avait emballée et fait vivre de courtes nuits à l'époque de sa lecture.

Vincent Lapaz est un homme solitaire. Blessé par l'abandon de sa femme, partie avec un autre homme sans explication, il se réfugie dans son métier de guide de montagne et dans son amitié pour Pierre, son presque frère. Le jour où celui-ci est retrouvé mort sur un chemin du parc naturel dans lequel il travaillait, Vincent ne peut croire à un simple accident. Aidé par Servane, jeune gendarme nouvellement installée à Colmars, Vincent se lance alors dans une quête de la vérité qui va l'opposer aux hommes de pouvoirs de la région et aux magouilles en tous genres. Quel terrible secret la montagne cache-t-elle ?

"Jusqu'à ce que le mort nous unisse" est un policier qui fait la part belle aux personnages et aux paysages. En effet, Karine Giébel a su mettre en avant la psychologie des différents protagonistes, ce qui crée, certes, un rythme plus lent mais, en même temps, une plus grande intimité. Ses descriptions des promenades en montagne donnent vraiment envie d'aller y faire un tour, surtout avec un guide tel que Vincent qui éprouve un amour immodéré pour cet environnement naturel.

J'ai beaucoup aimé le personnage de ce montagnard, homme écorché vif au grand coeur et à l'éthique implacable, qui pourtant a tout pour déplaire aux lectrices au début, et celui de Servane, jeune femme volontaire, à la fois forte et fragile, qui doit apprendre à s'affirmer dans un monde très masculin. Leur relation, bien construire au fil des chapitres, a su apporter ce qu'il fallait d'émotions à ce polar riche en rebondissements et au rythme fluide. Rien à voir avec "Meurtres pour rédemption" mais une très bonne lecture quand même.

Une petite déception toutefois, la fin de l'intrigue qui m'a déçue car je l'ai trouvée trop consensuelle. Je ne peux pas trop développer sans déflorer le sujet, mais je m'attendais à quelque chose de plus tranché, dans un sens ou dans un autre. L'épilogue m'a donc laissée sur un sentiment d'incomplétude un peu frustrant...

Note : 4/5

Passage choisi : "La scène était insoutenable.

Il avait pris dans ses bras le corps cassé, martyrisé, comme s'il voulait le consoler.

Ce pantin avec qui elle avait joué, qu'elle s'était amusé à disloquer.

Un cadavre, déjà froid. Déjà loin. Déjà absent et pour toujours.

Il serrait contre lui cet être si cher.

Entre colère et désespoir, il demeurait immobile, impuissant.

Il se surprit alors à haïr celle qu'il aimait tant.

Qu'il aimerait toujours.

Elle qui venait pourtant de dévorer un de ses enfants."

"Jusqu'à ce que la mort nous unisse" de Karine Giébel

Publié dans Karine Giébel

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Z
J'ai découvert l'auteure par ce livre, que j'ai aimé, entre autres par son écriture forte, mais je confirme : souvent, la fin des policiers est mal faite (c'était le cas par exemple, de "La fille du train", un roman que j'avais adoré par ailleurs... et bien d'autres !).
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N
J'adore cette auteure qui tient en haleine et fait frissonner. J'espère pouvoir encore la rencontrer cette année au Salon du livre de Poche, à St Maur, en juin prochain.