"Sacrifices" de Pierre Lemaitre
Après "Robe de marié" (ici) et "Alex" (là), voici le troisième ouvrage de Pierre Lemaitre que j'ai eu le plaisir de lire en quelques mois. "Sacrifices" est le dernier tome de la trilogie consacrée au commissaire Camille Verhoeven.
Un braquage sanglant a lieu dans une galerie commerçante d'un quartier chic de Paris. Les malfaiteurs, en plus de leur butin, semblent s'être acharnés sur Anne, témoin fortuit du méfait. Le commissaire Camille Verhoeven, proche de la victime, va truquer les cartes de cette affaire afin de pouvoir en être en charge. Au risque de se mettre sa hiérarchie à dos et de commettre une faute professionnelle, il veut absolument savoir pourquoi les braqueurs ont envoyé Anne à l'hôpital, d'autant plus que le mode opératoire lui rappelle une affaire d'attaques à main armée similaires. A sa manière, Verhoeven va donc mener une enquête qui pourrait bien le surprendre...
J'avais beaucoup aimé "Robe de marié", j'avais été emballée par "Alex" et ce commissaire au profil si particulier, mais, là, j'ai trouvé que l'intrigue, racontée à trois voix (Anne, Verhoeven et le braqueur mystérieux), peinait à devenir intéressante. Moins de rythme et une histoire moins crédible que dans mes lectures précédentes. On se perd peu à peu dans les multiples personnages et, celui de Verhoeven, que j'avais trouvé intéressant dans "Alex", m'a paru nettement plus fade cette fois-ci. Reste une écriture fluide et agréable à lire.
Note : 2,75/5
Passage choisi : "Anne, il l'a acceptée parce qu'elle n'est,dit-elle, qu'une passagère. Elle a aussi ses propres deuils, elle ne veut pas de projet. Sauf que, même sans projet, elle campe aujourd'hui dans sa vie. Et dans la sempiternelle distinction entre celui qui aime et celui qui est aimé, Camille ne sait pas quelle place elle tient. Ils se sont rencontrés au printemps. Début mars. Il y avait quatre ans qu'il avait perdu Irène, deux ans qu'il était remonté à la surface, pas fringant mais en vie. Il menait l'existence sans risque et sans désir des hommes promis à la solitude. Un homme de sa taille ne trouve pas des femmes si facilement, peu importe, ça ne lui manquait plus. Les rencontres sont toujours un peu des miracles."