"Geisha" de Arthur Golden
Voici le troisième des quatre livres achetés en janvier à l'Eclectique. Je l'ai choisi car je ne savais pas trop ce qu'était exactement une geisha et que je voulais en apprendre un peu plus sur ces femmes japonaises à la réputation si particulière.
Bien que ce livre soit un roman, il est présenté comme une biographie, écrite par un professeur new-yorkais d'histoire du Japon. Dans les toutes premières pages du livre, ce pseudo professeur nous explique pourquoi il a voulu mieux connaître le mode de vie des geishas et comment Sayuri, le personnage central de cet ouvrage, a accepté de lui livrer dans les moindres détails les événements qui ont façonné sa vie.
Petite fille de 9 ans dans un village de pêcheur, Chiyo, a la particularité de posséder des yeux bleus magnifiques. Elle vit dans sa "maison ivre" entourée de son père, de sa mère, qui se meurt, et de sa grande soeur. Son existence va se trouver bouleversée quand elle va être vendue à une "okiya" de Kyoto afin de devenir apprentie geisha. Tout d'abord cantonnée à des tâches de servante, elle va devoir montrer qu'elle a l'étoffe d'une véritable geisha et qu'elle va pouvoir rapporter suffisamment d'argent à sa "Mère". Elle va également devoir lutter contre Hatsumomo, une geisha aussi belle que cruelle, qui n'aura de cesse de lui jouer de mauvais tours pour qu'elle échoue dans son apprentissage. Son destin semble joué quand cette rivale la met dans une situation délicate. Mais, c'est sans compter sur une rencontre avec un mystérieux homme qui va finalement avoir un grand rôle dans sa vie.
En suivant Chiyo, devenue Sayuri, nous entrons dans le monde fermé et secret des maisons de thé et découvrons le rôle, très codifié, de ces femmes qui sont là pour distraire les hommes. On va aussi découvrir les duretés d'un apprentissage rigoureux et les rivalités entre geishas pour avoir le plus beau kimono ou le plus riche "danna" (protecteur).
J'ai trouvé la thématique du livre et le parti pris d'en faire un récit biographique intéressants. La documentation
concernant l'univers des geishas, et la culture japonaise en générale, est fournie et bien expliquée, cependant, j'ai trouvé ce roman trop long. J'ai eu l'impression que l'histoire s'étirait
inutilement et que sur les 600 pages, au moins 200 auraient pu nous être épargnées sans pour autant rendre le récit moins captivant. J'ai parfois trouvé que les atermoiements de Sayuri faisaient
un peu héroïne de roman à l'eau de rose, mais peut-être est-ce dû à un décalage chronologique et culturel, l'essentiel du récit se passant dans le Japon des années 30 à 50.
Note : 2,75/5
Passage choisi : "Et là, sur la marche de l'entrée, glissant ses pieds dans ses zoris laqués, m'apparut une femme d'une exquise beauté. Elle portait un kimono somptueux. Je n'aurais jamais pu imaginer quelque chose d'aussi beau. Déjà, le kimono de la geisha au physique ingrat, dans le village de M. Tanaka, m'avait impressionnée. Mais celui-là était d'un bleu céruléen, avec des spirales ivoirines, figurant les tourbillons d'une rivière. Des truites scintillantes filaient dans le courant. Des arbres bordaient l'onde. Il y avait un petit cercle doré à chaque point de contact entre les feuilles vert tendre et l'eau. Je ne doutais pas que ce kimono fût en soie, ainsi que l'obi, brodé dans des tons pastel, jaune et vert. Ce kimono était extraordinaire, tout comme la femme qui le portait."