- Le Pays au-delà des mers - de Christina Baker Kline

Publié le par Nathalie

- Le Pays au-delà des mers - de Christina Baker Kline

Christina Baker Kline est née en Angleterre au milieu des années 60 et elle a grandi aux États-Unis, dans le Maine. Auteure de plusieurs essais et de cinq romans, dont "Le train des orphelins" (Belfond - 2015) inspiré de l'histoire familiale de son mari, la voici qui nous emmène en Tasmanie avec "Le Pays au-delà des mers" (Belfond - septembre 2022), son troisième roman traduit en français.

4ème de couv' : "Pour avoir naïvement cru aux promesses d’amour de son employeur, Evangeline, jeune gouvernante anglaise, a été accusée de vol et condamnée à la déportation. Sur le navire qui l’emmène en terre australe, elle pense à ce que sera sa vie dans le « pays au-delà des mers », qu’on dit si inhospitalier, peuplé d’indigènes et de renégats. Elle pense aussi à l’enfant qu’elle porte : saura-t-elle le protéger ? Pourra-t-elle s’appuyer sur la débrouillarde Hazel avec qui elle a noué une forte amitié lors de la traversée ?
Au même moment, sur l’île Flinders, au large de l’Australie, Mathinna, une orpheline aborigène, est elle aussi retenue prisonnière. Arrachée à sa tribu, la petite a été adoptée par le gouverneur et son épouse, qui entendent bien la civiliser à tout prix.
Ces trois femmes l’ignorent encore, mais leur sort est inextricablement lié. Sur ces terres soumises à la folie des hommes, elles auront besoin de toutes leurs forces, de tout leur courage pour survivre et se frayer un chemin vers la liberté.
"

Inspiré de la terrible réalité qui toucha à la fois les aborigènes et les femmes condamnées à la déportations, au moindre larcin, dans l'Australie du XIXème siècle, "Le pays au-delà des mers" est un livre qui fait la part belle au courage des femmes et à leur résilience.

Trois femmes, trois destins, trois vies dont les chemins se croisent et que le poids de la société, des traditions et la loi des hommes forcent à lutter avec acharnement pour s'en sortir.

Mélange de vérité historique bien documentée et de roman, ce livre permet de lever un voile sur la condition des femmes "convict" d'Angleterre qui étaient envoyées, après un voyage très éprouvant de quatre mois, purger leur peine en Australie. Un emprisonnement de plusieurs années durant lequel elles travaillent, en journée, chez de riches propriétaires, si leur peine le leur permet, puis à leur libération, l'impossibilité de retourner sur le vieux continent, les contraignant ainsi à peupler la grande île, principalement habitée par des hommes.

On y découvre aussi le sort réservé aux aborigènes, à travers le parcours de Mathinna, sorte de "bonne action" d'une femme de la haute société qui cherche à prouver en l'éduquant qu'on peut arriver à tirer quelque chose de ce peuple (sic !).

Mêlant les fils de vie des trois héroïnes, le roman nous livre une vérité cruelle et douloureuse mais, malgré tout, ouverte sur une humanité et l'espoir... Celui qui, quand on lutte et qu'on y croit, permet de tenir malgré les épreuves, et réserve parfois de belles surprises.

Un livre touchant...

Note : 3,5/5

Passage choisi : "Une conversation qu'elle avait eue avec son père lui revint en mémoire. Un soir, alors qu'il était agenouillé devant la cheminée pour allumer le feu, il lui avait tendu une bûche pour lui montrer les cercles concentriques sur la tranche - les cernes- et lui avait expliqué que chacun marquait une année. Certains cercles étaient plus larges que d'autres, indiquant quel temps il avait fait. Plus clairs en hiver et foncés en été, ils fusionnaient pour donner à l'arbre un tronc solide.

Evangeline se dit qu'il pourrait en être de même pour les êtres humains. Tout comme les cernes d'un tronc d'arbres, les moments marquants et les personnes que nous avons aimées, tout ce que nous croyons avoir perdu resterait toujours là, à l'intérieur de nous, pour nous donner le force de continuer."

Publié dans ROMANS DU MONDE

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