- Le festin - de Margaret Kennedy

Publié le par Nathalie

- Le festin - de Margaret Kennedy

"Le festin" (Folio - Juillet 2023) est un livre de l'auteure britannique Margaret Kennedy. Cette traduction d'un roman datant de 1950 a été entièrement revisitée par Denise Van Moppès. Les études de l'auteure ont été couronnées par un diplôme d'Histoire obtenu à Oxford. C'est par un essai sur l'Europe moderne, "Un Siècle de révolution", qu'elle débuta sa carrière en 1922. Elle passa ensuite au roman, à la pièce de théâtre tout en poursuivant les essais. Elle a été profondément marquée par ses années d'enfance passées en Cornouailles et dans le Kent. Elle est décédée à Adderbury en 1967.

4ème de couv' : "« Ils ont raconté beaucoup de choses, mais pas tout, naturellement. Personne ne saura jamais toute la vérité. Ce qu’ils ont dit, cependant… »
Cornouailles, été 1947. L’hôtel de Pendizack vient de disparaître sous l’éboulement de la falaise qui le surplombait. Parmi les résidents, sept ont péri – mais lesquels ? Au cours de la semaine qui précède le drame, clients, domestiques et propriétaires de l’hôtel se dévoilent dans toute leur excessive splendeur. Tandis que les clans se forment et que des romances fleurissent, certains révèlent leurs vices et leurs pires secrets à mesure que le châtiment approche.
"

Sept jours pour raconter le destin, tragique (ou non) de vingt-trois personnages réunis dans un vieille hôtel de Cornouailles, installé au pied d'une falaise qui menace de se rompre. Sept jours pour parler des relation entre les classes sociales d'un pays qui connaît les restrictions d'après-guerre. Sept jours pour essayer de savoir qui sont les sept victimes de l'éboulement. Sept jours pour aborder à travers sept personnages joliment trouvés les sept pêchés capitaux.

Margaret Kennedy dresse un portrait sans complaisance de la société anglaise de la fin des années 40, en réunissant sous le même toit l'aristocratie, la bourgeoisie, le clergé et la classe ouvrière. Dans le vieil hôtel, les portes claques, les secrets se dévoilent, les tragédies se nouent, tout autant que les histoires d'amour.

Le lecteur découvre une belle galerie de personnages, du chanoine colérique, à la mère envieuse, de l'enfant incontrôlable au fils de famille qui se sacrifie pour les siens, et il est impatient de savoir qui a bien pu rester sous les décombres. Car, si on sait dès les premières pages, qu'une tragédie a eu lieu, il faudra attendre les toutes dernières pour connaître l'identité des survivants.

Un roman original de par sa forme et son fond qui a tout du charme suranné de l'Angleterre du milieu du siècle dernier.

Note : 3,5/5

Passage choisi : "- Je n'aime pas beaucoup les histoires tristes.
- Quel genre d'histoire aimez-vous ?
- J'aime les histoires qui parlent de gens bien. Et les histoires où tout finit par s'arranger.
- Mais Nancibel, la vie n'est pas comme ça.
- Non, c'est vrai. Et alors ?
- Vous êtes une romantique.
- Pardon ?
- Vous ne voulez pas regarder la vie en face.
- Pas dans les livres, non. Je la regarde bien assez en face du lundi au samedi, sans avoir à lire des histoires là-dessus."

Publié dans ROMANS DU MONDE

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article