- Morte la bête - de Lotte et Soren Hammer

Publié le par Nathalie

- Morte la bête - de Lotte et Soren Hammer

"Morte la bête", publié en 2011 chez Actes Sud et Babel noir en 2012, est le premier roman coécrit par Lotte Hammer et son frère Soren. Il s'agit du premier tome de la série consacrée aux enquêtes de l'inspecteur Konrad Simonsen. Série qui compte pour le moment 4 livres publiés en France et 4 autres seulement au Danemark.

4ème de couv' : "Le jour de la rentrée, deux enfants découvrent un spectacle cauchemardesque dans le gymnase de leur école. Cinq corps d'hommes ont été mutilés à la tronçonneuse avant d'être pendus au plafond dans une mise en scène d'une précision terrifiante. L'inspecteur en chef Simonsen interrompt aussitôt ses vacances avec sa fille et rentre à Copenhague pour prendre la direction de l'enquête. Dès les premiers interrogatoires, l'étrange concierge de l'école, un marginal qui dissimule un esprit retors derrière un alcoolisme de façade, tient des propos contradictoires et délibérément provocateurs...
L'identification des corps est compliquée par leur état de mutilation, mais l'ablation systématique des parties génitales ressemble à une signature. Au même moment, un riche entrepreneur victime d'abus sexuels dans sa jeunesse lance une vaste campagne de communication pour dénoncer le laxisme de la justice danoise vis-à-vis des pédophiles. L'opinion publique s'empare du débat, menaçant de parasiter l'enquête. Le concierge, de son côté, échappe à la surveillance de la police et achève définitivement de brouiller les pistes... Simonsen, qui a trop d'expérience pour ne pas se méfier des coïncidences, comprend qu'il a affaire à un plan de grande ampleur dont il ne connaît encore ni les tenants, ni les aboutissants...
Dans ce premier roman intense et foisonnant, Lotte et Soren Hammer construisent une intrigue millimétrée et roublarde sur un sujet encore largement tabou au Danemark. Dressant le portrait d'une opinion qui prend fait et cause pour des meurtriers, les auteurs renvoient le lecteur à ses propres certitudes éthiques.
"

Un pitch intéressant sur un sujet pas très utilisé dans la littérature policière car assez glauque. Je me dis : "Chic ! allons-y...". Et bien, mal m'en a pris !

Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas ennuyée à ce point en lisant un thriller. Pourquoi ?

Primo, parce que je n'ai pas adhéré du tout avec le personnage de Simonsen. Aucun atome crochu avec cet homme aux problèmes de poids et de santé qui ne sait pas communiquer avec les médias, difficilement avec ses coéquipiers et qui a besoin d'un "gourou" pour l'aider dans son enquête, un vieux flic à la retraite, avec qui il entretient une relation étrange mais pas très clairement explicite. A aucun moment il ne m'a paru sympathique et je ne suis même pas sûre de lui trouver une quelconque consistance.

Deuxio, parce la thématique de la pédophilie est abordée selon un angle étrange. Les meurtriers deviennent des sortes de héros aux yeux d'un fort pourcentage de Danois car leurs victimes étaient finalement leurs bourreaux, et les citoyens font donc obstruction à la police pour que les coupables ne soient pas retrouvés. S'ajoute à cela les milices qui décident de rendre justice elles-même en punissant les pédophiles cherchant à se réinsérer dans la société. Certes, il est bon de se poser la question de la légitimité à se faire justice soi-même, mais là, j'ai eu l'impression de n'avoir qu'un seul son de cloche, sans véritable débat, si ce n'est le fait que les enquêteurs enquêtent et veulent boucler leur affaire. Une intrigue peu crédible alors que l'idée de base était vraiment intéressante...

Tertio, parce que le style m'a semblé pesant. J'avais parfois l'impression de ne pas comprendre où voulaient en venir les personnages dans leurs échanges. J'ai souvent dû relire un paragraphe ou une page sans pour autant être certaine d'avoir bien compris ce que je venais de lire... Un problème de traduction, d'écriture ou un gros coup de mou de mi-juin de la lectrice que je suis ? Je ne saurais le dire mais ça m'a saoulée.

Quarto, parce que je m'attendais à un dénouement avec plus de panache, de suspense, de surprise. Bref, avec plus d'émotions ! Là, on a affaire à un pauvre petit meurtrier sans éclat qui n'oppose pas grande résistance à l'inspecteur Simonsen.

Quinto, parce que je trouvais le personnage du concierge, Per Clausen, vraiment bien pensé car rusé, intelligent, et finalement, il nous fait faux bond très rapidement.

Voilà, vous savez tout. A vous de vous faire votre propre opinion...

Note : 1,5/5

Passage choisi : "Konrad ressentit une envie de frapper quelqu'un, ce qui ne lui ressemblait pas. Coller quelques taloches à l'infirmière de garde. D'abord une joue puis l'autre, et la regarder courir effrayée le long du de couloir dans ses sabots d'infirmières jaunes et moches. Juste pour commencer. Il se rendit compte qu'il avait peur. Peur de cette communauté occulte qu'il n'arrivait pas à cerner.
D'un complot sans visage, d'une opinion publique qui suivait ses propres lois - terrible par sa haine, et peut-être pis encore par son indifférence."

Publié dans THRILLERS-POLICIERS

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