- Au loup - de Lisa Ballantyne
"Au loup" est le troisième roman de l'auteure britannique Lisa Ballantyne. Il est paru aux Éditions Belfond Noir le 13 juin 2019. Avant de devenir romancière, Lisa Ballantyne est tout d'abord diplômée de lettres. Elle a écrit pour le magazine chinois Beinjing Jianwen lors d'un séjour en Chine à la fin de ses études, puis enseigné à l'université en Écosse avant de connaître le succès avec "Un visage d'ange" (Belfond -2013) et "Le Piège de la mémoire" (Belfond - 2016). "Au loup" aborde le thème difficile de l'agression sexuelle sur mineure.
4ème de couv' : "L'accusé : Nick, prof de théâtre au collège, époux et père comblé, est un homme épanoui. Un soir, une visite de la police. Le voilà accusé d'agression sexuelle par une de ses élèves de douze ans. En quelques heures, l'angoisse, la honte, l'épouvante s'abattent sur sa vie. Alors que l'opinion publique crie au loup, Nick doit faire face au raz de marée qui menace d'engloutir sa réputation, son travail, sa famille.
La victime : Angela déteste ses parents, ses camarades, sa vie. Après un suicide raté, elle explique son geste à sa mère : son professeur de théâtre l'a touchée, contre son gré. Le mot est lâché. La voilà soudain propulsée au centre de toutes les attentions, mais aussi la cible des pires ragots au collège. Dépassée par les événements, elle se réfugie dans un mutisme qui sonne comme un appel au secours.
Coupable ou innocent ? Victime ou menteuse ? Ce qui est certain, c'est qu'il n'y a pas de fumée sans feu. Pour ces deux êtres blessés, le salut ne pourra advenir qu'à une seule condition : que la vérité éclate au grand jour."
La couverture m'a tout de suite attirée avec ce trio noir/jaune/rouge et cette pomme luisante qui rappelle celle de la sorcière de Blanche-Neige.
Racontée à 5 voix, cette histoire intrigante et prenante s'est laissée très facilement lire. Le fait de donner tour à tour la parole à l'accusé, Nick, à sa femme, Marina, à la victime, Angela, à sa mère, Donna, et à son père, Stephen, permet d'impulser un vrai rythme au récit et de dévoiler, façon puzzle, des indices pour comprendre ce qui est véritablement arrivé.
J'avoue avoir assez rapidement compris l'identité du coupable, mais cela n'a pas gêné ma lecture, car comme dans un bon Columbo, ce qui compte n'est pas tant l'identité du criminel que les tenants et les aboutissants de l'intrigue.
On assiste à la descente aux enfers de Nick qui voit sa crédibilité professionnelle puis sa vie de famille vaciller sous le coup des accusations de son élève. On rentre dans l'intimité de cette adolescente mal dans sa peau qui entretient une relation trouble avec son professeur de théâtre. On suit le cheminement de Marina, la femme de Nick, qui se met à douter de son époux. On écoute la voix des deux parents qui cherchent à comprendre ce qui est arrivée à leur petite fille. Les rouages de l'intrigue se mettent en place peu à peu, happant le lecteur qui a hâte d'en savoir plus.
Seul bémol qui m'a empêchée de mettre une note plus élevée, la fin du livre que j'ai trouvée trop vite expédiée, trop neutre, par rapport au reste du roman. Je suis quelque peu restée sur ma faim...
Note : 4/5
Passage choisi : "Cogne, cogne, cogne. Angela baissa les yeux sur ses mains et vit que leurs articulations étaient rouge de sang. Un sang qui n'était pas le sien. L'attroupement s'était formé très vite, des élèves de son année - des collégiens de douze ou treize ans -, repoussés à coups de coude par les plus grands. Autour d'elle, le cercle humain palpitait à l'unisson. Son cœur, là où elle se tenait, ne mesurait pas plus d'un mètre de diamètre. Les gamins se massaient aussi près que possible pour jouir du spectacle, s'appuyaient aux épaules les uns des autres, tiraient sur les cartables, tout en prenant garde à laisser assez de place pour que la violence puisse se déchainer, si bien qu'autour d'elle le cercle tantôt se contractait, tantôt se dilatait, tel un iris."