"J'étais tueur à Beckenra City" de Hugo Buan

Publié le par Nathalie

"J'étais tueur à Beckenra City" de Hugo Buan

"J'étais tueur à Beckenra City" est un polar écrit par le malouin Hugo Buan, publié chez Pascal Galodé éditeur en 2012 et chez Palémon éditions en janvier 2017. Ce roman est un opus unique mettant en scène le personnage de Leonard, chasseur de primes et tueur à gage, dans une ville sortie de l'imaginaire débordant de son créateur. Hugo Buan est surtout connu pour le personnage de Lucien Workan, commissaire toulousain muté en Bretagne dont le premier opus était "Hortensias Blues".

4ème de couv' : "C'est à Beckenra City, que l'on pourrait situer en Amérique du Sud, que vit Leonard. Comment ce jeune homme, abandonné à seize ans sur un trottoir (en état d'amnésie), va devenir l'un des pires tueurs à gages de son Pays? Chasseur de primes. Tueur psychopathe. Leonard nous le raconte, tranquillement, paisiblement, sans aucune animosité sauf pour les marécageux, ces zombies qui vivent hors de "sa" société. Et que dire de Beckenra City? Cette ville-vallée inaccessible fendue en deux par le Fleuve, dont tous craignent la puissance... Leonard va servir toutes les causes qu'il croit justes, mais surtout celle de l'argent... À ses risques et périls. Il va le réaliser en acceptant un contrat sur la tête de la Bourgmestre de Beckenra, la belle Luth Miller.

Hugo Buan nous surprend avec un nouveau registre, plus noir, dans lequel il excelle. Grâce à un sens du détail époustouflant, il met en scène cette cité née de son imagination mais tellement réelle. Action et suspense garantis. Un roman percutant que les amateurs du genre apprécieront sans aucun doute!"

J'ai découvert par hasard cet auteur, et son personnage, en sillonnant les allées de Saint Maur En Poche 2018. J'ai été interpellée par une affiche montrant la couverture du livre puis par le nom de l'éditeur, que j'identifiai immédiatement comme étant celui de ma petite manie de lectrice : acheter et lire une enquête de Marie Lester (de Jean Failler) (voir ici) à chacun de mes séjours bretons. Nous avons donc papoté un peu, et j'ai choisi d'acheter le livre qui m'avait sauté aux yeux. Je découvrirai le commissaire Workan une autre fois...

J'ai eu du mal en rentrer rapidement dans l'histoire car j'ai été agacée par la propension de l'auteur à se répéter quand il décrit la ville qu'il a inventée de toutes pièces et, surtout, quand il parle du Fleuve. Ensuite, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup trop de détails concernant les armes possédées par Leonard. Il m'a fallu attendre une cinquantaine de pages pour que je commence à m'intéresser véritablement à ce personnage de chasseur de prime et à l'intrigue. Ensuite, j'ai trouvé l'histoire plutôt sympa et le style plaisant avec noirceur et humour mélangés, ce qui n'est pas sans m'évoquer l'univers de Tarantino ou celui du "Livre sans nom" ().

L'idée d'un héros tueur à gage, qui fait un sale boulot mais le fait bien, est plutôt originale. Finalement, c'est un méchant mais il a une éthique et au milieu des requins qui peuplent Beckenra City, il passerait presque pour un ange, même s'il s'agit de l'ange de la mort ! Au final, Leonard sait se rendre attachant. Si j'ai l'occasion de recroiser Hugo Buan, il faudra que je lui demande s'il compte un jour nous en apprendre plus sur la vie de son héros avant sa naissance à l'âge de 16 ans (oui, vous avez bien lu, je ne déraille pas...).

Note : 3,25/5

Passage choisi : (1ère page) "Je suis un chasseur de primes comme il en existe des centaines sur notre continent et dans plusieurs parties du monde : je ramène au bercail le gibier de potence qui pense, sans raison aucune, pouvoir se faire la belle. Les trois quarts de ces individus se planquent dans les villes verticales proprettes qui plongent leurs fondations dans la fange et le fumier. J'exerce mon art dans une métropole de type caucasien par la couleur de sa peau, sujette à l'infection à cause de ces réfugiés caméléons qui ont été incapables de construire une démocratie dans leur propre pays et qui préfèrent venir procréer, comme des parasite qu'ils sont, dans le nid douillet de mon royaume. Ma chère ville se nomme Beckenra City. Les indigènes ici sont propres, ont les canines bien blanches et dépourvues de caries. Les femmes sont belles et blanches aussi. Ici, on lave en profondeur, on récure, on mousse et on rince. Ça sent la lavande et le romarin. Même s'ils prolifèrent, nous sommes la ville continentale où le nombre d'immigrés est le plus bas. pourtant les étrangers - il y en a quand même - n'aiment pas quand ça sent trop bon, ils se méfient. Lorsque les tuyaux d'échappement exhalent des vapeurs de Chanel numéro 5 et que les poubelles empestent le caviar, c'est louche."

Publié dans THRILLERS-POLICIERS

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