"Les visages" de Jesse Kellerman

Publié le par Nathalie

"Les visages" de Jesse Kellerman

"Les visages", publié en 2009, est le premier roman de l'américain Jesse Kellerman, fils des écrivains Jonathan et Fay Kellerman. Il a reçu le Grand prix des lectrices de Elle - catégorie Policier - en 2010, et sa lecture est recommandée par Harlan Coben himself : "Si vous n'avez pas encore lu Jesse Kellerman, ne perdez pas une seconde."

4ème de couv' : " La plus grande oeuvre d’art jamais créée dort dans les cartons d’un appartement miteux. Ethan Muller, un galeriste new-yorkais, décide aussitôt d’exposer ces étranges tableaux, qui mêlent à un décor torturé d’innocents portraits d’enfants. Le succès est immédiat, le monde crie au génie. Mais un policier à la retraite croit reconnaître certains visages : ceux d’enfants victimes de meurtres irrésolus..."

Pour démarrer cet article, je préviendrai le potentiel futur lecteur : "Contrairement à ce qui est annoncé par l'éditeur, ce roman n'est pas un thriller mais un polar." Mais comme c'est un bon polar qui se déroule dans le milieu de l'art, ce qui change des cadres habituellement dévolus aux enquêtes, et que cette dernière est principalement menée par un galeriste, la confusion n'est pas trop gênante (sauf si on n'est accro uniquement aux thrillers, bien sûr !!!).

Au démarrage, je n'ai pas trop accroché avec le narrateur, jeune galeriste trentenaire un peu arrogant du nom de Ethan Muller, qui s'adresse au lecteur pour lui raconter la surprenante histoire qu'il a vécue grâce à son métier. Et puis, petit à petit, je me suis faite au personnage, je l'ai même trouvé de plus en plus sympathique au fur et à mesure que ses recherches sur le mystérieux Victor Cracke prenaient de l'ampleur et qu'on en découvrait un peu plus sur lui.

Particularité, qui est un effet de style de plus en plus souvent utilisé par les auteurs, un second récit parallèle au premier et plongeant ses racines dans le passé met en scène une saga familiale sur plusieurs générations avec, bien entendu petits secrets et grandes hontes. A un moment, les deux récits se connectent et ceci explique cela...

Le récit ne mise pas sur un suspense insoutenable et une intrigue alambiquée, mais plutôt sur une trame progressive avec un personnage central qui s'humanise au fur et à mesure de son enquête et de ses rencontres. On sent que l'auteur, qui a fait des études de psychologie à Harvard, s'est particulièrement attaché à l'élaboration de celle de ses personnages.

Note : 3,75/5

Passage choisi : " Je ne suis pas aujourd'hui, pas plus que je ne l'ai jamais été et ne le serai jamais, un génie. Il y a de fortes chances pour que vous non plus. Je me sens dans l'obligation de le souligner à la fois parce qu'il m'a fallu un moment pour comprendre mes propres limites et parce que, de nos jours, on s'est mis dans la tête que n'importe qui possédait un potentiel infini. Une seule seconde de réflexion suffit à comprendre que c'est un pieux mensonge, destiné à bercer d'illusions les gens qui manquent de confiance en eux. Il n'y a aucune honte à être quelqu'un d'ordinaire ; ça n'implique pas de jugement moral. Je ne crois pas que les génies récoltent plus de points que les autres dans un grand livre de comptes cosmiques."

 

 

 

Publié dans THRILLERS-POLICIERS

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article