"Leopard Hall" de Katherine Scholes

Publié le par Nathalie

"Leopard Hall" de Katherine Scholes

"Leopard Hall" est le septième roman de l'auteure anglo-australienne Katherine Scholes paru aux éditions Belfond (le 20 avril 2017).

4ème de couv' : "Anna Emerson, secrétaire de vingt-cinq ans, s'apprête à quitter Melbourne pour retourner sur sa terre natale du Congo : Karl, son père qu'elle n'a pas revu depuis dix-huit ans, est malade. Sur le lit de mort du vieil homme, Anna fait un serment : veiller sur Leopard Hall, sa villa remplie d'oeuvres d'art pillées aux Africains. Mais tout est remis en question lorsqu'elle découvre que Karl n'est pas son père biologique. Pourquoi sa mère ne lui a-t-elle rien dit ? En quête d'indices sur son passé, Anna se lance sur les pistes aux côtés d'Eliza, mystérieuse photographe américaine. Mais dans ce pays fraîchement indépendant, livré aux rebelles simbas, les tensions sont vives, parfois sanglantes, et les deux femmes voient leurs chemins se séparer brutalement...

D'un palace colonial abandonné sur les bords du lac Tanganyika à un hôpital de mission dans la jungle, Anna finira-t-elle par trouver les réponses qu'elle cherche ? Et si c'était à Leopard Hall, ce lieu auquel elle tente d'échapper, que le destin lui avait donné rendez-vous ?"
 
A la lecture de la 4ème de couverture, je me suis dit :"Tiens, une histoire romanesque qui se déroule en Afrique !", et je n'étais pas plus emballée que ça, car pas trop d'humeur à lire ce qui me semblait transparaître de cette présentation rapide.
Mais finalement, surprise, l'action l'emporte rapidement sur le pur romanesque et la narration nous entraîne au Congo, en plein coeur des conflits qui régnaient dans les années 60 entre les mercenaires envoyés pour contrôler la situation par les gouvernements européens et les rebelles de l'armée locale, les Simbas.
 
Certes, il y a bien en filigrane la quête d'une fille qui cherche à savoir qui est son père mais entre les parties du récit qui narrent l'avancée des troupes armées dirigées par Dan, celles qui parlent du quotidien des missionnaires ou de la façon de s'occuper des lépreux, la partie consacrée à Anna Emerson, à ses problèmes personnels, passe finalement au second plan.
 
Au départ, j'ai un peu été surprise par l'alternance entre les chapitres consacrés à Anna et ceux consacrés aux mercenaires car il y a un changement radical de point de vue qui déstabilise un temps ; et puis, finalement, on s'y fait, on comprend le lien entre les deux parties, et c'est d'ailleurs ce contraste qui donne un vrai rythme au récit.
 
Katherine Scholes est née et a longtemps vécu en Afrique et cela se sent dans son écriture. A lire ses descriptions, on sent le soleil africain rougeoyer sous nos yeux, on respire la poussière des pistes chaotiques, les effluves de la savane, on entraperçoit les couleurs de ce vaste continent et on se retrouve face à face avec ses habitants. Beaucoup d'amour pour cet univers, c'est ce qui transparaît à la lecture de ce roman de 631 pages.
 
Note : 3,75/5
 
Passage choisi : "Sur un terrain ouvert entre plusieurs grandes cases, un homme vêtu d'un pagne se tenait près d'un tambour réalisé dans un trou creusé avec une fente sur le dessus. Long d'environ un mètre, l'instrument reposait sur un trépied fait de branches fourchues. la hauteur permettait au joueur de se tenir droit tout en utilisant une paire de baguettes incurvées pour frapper sur le tambour. tout en tapant son message, l'homme regardait intensément au loin dans la vallée. Il ne paraissait pas se rendre compte de la présence de dan, ni de celle des villageois qui s'étaient regroupés autour de lui."

Publié dans ROMANS DU MONDE

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