"La sorcière de la rue Mouffetard et autres contes..." de P. Gripari
Ce livre agit sur moi comme la madeleine de Proust. A son évocation, je me revois derrière mon bureau d'écolière à écouter, attentivement, ma maîtresse de CE1, Mme Delaville, me raconter ces contes de Pierre Gripari. Je revois le tableau noir, les affichages sur les murs, je sens l'odeur de la craie me chatouiller les narines...
Aujourd'hui, quand, à mon tour, j'ouvre ce petit recueil de 7 histoires, je retrouve l'atmosphère mêlée de joie et de crainte que je ressentais à l'époque à l'évocation de la terrible et malveillante sorcière de la rue Mouffetard. Et ce qui me plaît encore plus, c'est quand je vois les yeux de mes auditeurs se mettre à briller à chaque nouvelle histoire. Perpétuant la tradition, cela fait une douzaine d'années que je raconte, plus que je ne lis vraiment, ces contes, régulièrement, et à chaque fois, le même succès. Un vrai bonheur !!!
Dans ce premier volume des contes de la rue Broca, Pierre Gripari nous donne à croiser des personnages étranges. Une sorcière vieille et laide qui veut rajeunir en mangeant une petite fille à la sauce tomate. Un géant qui veut épouser Mireille et va devoir faire le tour du monde avant de voir son voeu exaucé. Un poupée qui voit l'avenir et qui va vivre de multiples aventures. Une paire de chaussures amoureuses. Une fée un peu novice et étourdie...
Des contes modernes très sympathiques et qui amusent beaucoup les enfants. Leur préféré, en règle générale, "La sorcière du placard aux balais", qui raconte l'affrontement entre le narrateur et une maléfique sorcière qui hante un placard de sa nouvelle maison.
Rires, frissons, rebondissements, suspense pour ces histoires qui plaisent aux enfants à partir de 6 ans (si on leur lit) et jusqu'à 9/10 ans (en lecture autonome).
Note : 4,5/5
Passage choisi : "Il était une fois un petit garçon qui s'appelait Bachir. Il avait une poupée en caoutchouc qui s'appelait Scoubidou, et un papa qui s'appelait Saïd.
Saïd était un bon papa, comme nous en connaissons tous, mais Scoubidou, elle, n'était pas une poupée comme les autres : elle avait des pouvoirs magiques. Elle marchait, elle parlait comme une personne. de plus, elle pouvait voir le passé, l'avenir, et deviner les choses cachées. Il suffisait pour cela qu'on lui bande les yeux."