"Robe de marié" de Pierre Lemaitre
Voici le dernier livre prêté en ce mois de septembre par Anne-C... ;-)
Un titre intriguant. Pourquoi "marié" associé à "robe" est-il au masculin ? Un visuel dérangeant. Un oeil en gros plan qui regarde en coin et aperçoit une silhouette. Et une quatrième de couverture très énigmatique. Pierre Lemaitre, dont c'est le deuxième roman, après "Travail soigné", Prix Cognac 2006, offre un thriller qui a de quoi titiller l'intérêt.
Sophie, la trentaine, a la mémoire qui lui joue des tours. Elle égare des objets mais, surtout, a du mal à se souvenir de pans entiers de son quotidien. Aussi, quand les morts s'accumulent sur son chemin, Sophie qui sombre dans la folie, choisit de partir en cavale pour échapper à son statut de tueuse en série.
Voici un résumé très court mais je ne peux développer plus l'intrigue de ce thriller, habilement mené et terriblement prenant, sans risquer de déflorer le sujet et de lui ôter tout intérêt. Je peux juste dire, qu'une fois commencé, j'ai eu un mal fou à le poser. Que je me suis empressée de le finir dans les 24 heures qui ont suivi la lecture de la première ligne et que j'ai été bluffée par l'histoire. Et pourtant, je dois reconnaître que j'ai eu du mal à comprendre où l'auteur voulait me mener. L'extrait choisi en dos d'ouvrage m'a complètement égarée car je ne voyais pas le rapport entre lui et le démarrage du roman. Et puis, finalement, tout se met en place avec une précision horlogère et les rouages tournent à merveille pour nous emmener dans la folie, le doute et l'angoisse jusqu'à un dénouement teinté de machiavélisme et d'ironie.
Un thriller qui fait froid dans le dos car la manipulation psychologique en est la pierre angulaire. Et si tout ça était possible ??? A lire un peu, beaucoup, (jusqu') à la folie...
Note : 4,5/5
Passage choisi : "Sophie ne fait pas le compte de ses années de folie. Ça remonte à si loin... A cause de la souffrance sans doute, elle a l'impression que le temps a compté double. Une pente douce au début et au fil des mois, l'impression d'être dans un toboggan, de dévaler à toute vitesse. Sophie était mariée à une époque. C'était avant... tout ça. Vincent était un homme très patient. Chaque fois que Sophie repense à Vincent, il lui apparaît dans une sorte de fondu enchaîné : le Vincent jeune, souriant, éternellement calme se confond avec celui des derniers mois, au visage épuisé, au teint jaune, aux yeux vitreux."