"Printemps barbare" de Héctor Tobar

Publié le par Nathalie

Voici le deuxième livre envoyé par les éditions Belfond pour la rentrée littéraire. Ce premier ouvrage de Héctor Tobar paru en France a été qualifié par la critique de "Bûcher des vanités " du XXIème siècle. Je dois dire que sa lecture ne m'a qu'à moitié convaincue...


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Araceli Ramirez, émigrée d'origine mexicaine, est employée par le couple Torres-Thompson comme cuisinière et femme de ménage jusqu'au jour où, pour des restrictions de budget, elle se retrouve aussi à devoir s'occuper des trois enfants, après le renvoi de la nourrice. Suite à une réception et à une remarque d'un invité, Maureen Thompson, la jefa d'Araceli, va se lancer dans des dépenses irraisonnées à l'origine d'une dispute violente entre elle et son époux. Un quiproquo plus tard, Araceli va se retrouver seule dans la grande maison en compagnie de Brandon et Keenan, les deux aînés. Au bout de quatre jours, sans nouvelles de ses patrons et sans plus rien dans le frigo, elle se décide à traverser Los Angeles avec eux à la recherche d'un grand-père qui pourrait solutionner son problème sans faire appel aux services sociaux. Mais cette aventure va vite se transformer en cauchemar car entre-temps, les parents, rentrés chez eux et ne trouvant pas leurs enfants vont alerter la police. Qu'adviendra-t-il de la pauvre Araceli qui, alors qu'elle a toujours rêvé de devenir une artiste, va se retrouver prise sous le feu des médias et dans les mailles de la justice ?

 

Une thématique intéressante et très actuelle. Un livre qui dissèque une certaine société américaine et ses travers. Un texte écrit dans un style descriptif qui fait mouche. Mais, malgré tout ça, j'ai trouvé que l'histoire mettait beaucoup de temps à démarrer, ce qui a rendu cette lecture un peu laborieuse à mon goût. En effet, il m'a fallu 175 pages (sur 469) pour me sentir vraiment intéressée par cet ouvrage. Pourtant, le personnage d'Araceli est vraiment bien écrit et les relations employeurs-employés teintées d'ignorance, d'indifférence, voire de mépris, sont bien décortiquées.

 

Note : 3/5

 

Passage choisi : "Araceli pouvait voir à présent que tout le décor du Paseo Linda Bonita avait changé, et cela même avant le départ de Guadalupe : on faisait des calculs, on se consultait. Araceli travaillait plus dur que Guadalupe, elle était infiniment plus fiable, mais elle ne bavardait pas avec ses patrons et n'essayait pas de s'en faire des amis, et c'était pour cela qu'ils avaient révélé leur situation à Guadalupe, la bavarde et la frivole. Ils n'avaient même pas pris la peine de demander à Araceli ce qu'elle pensait : ils lui avaient juste collé du travail en plus. Maintenant, Araceli voyait sa position dans le monde avec une clarté nouvelle et saisissante. Elle vivait avec des étrangers anglophones, seule au sommet d'une colline entre des immenses fenêtres et des odeurs de solvants, et il lui manquait la volonté de se libérer de ce qu'elle était devenue."

Publié dans ROMANS DU MONDE

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D
<br /> j'ai adoré ce livre pour ma part et en ai fait un coup de coeur sur mon blog<br /> <br /> <br /> j'ai aimé le style, la façon de raconter cette histoire "sordide"<br />
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N
<br /> <br /> Je suis allé sur votre blog et j'y ai vu votre article sur cet ouvrage. Effectivement, il vous a plus plu qu'à moi. Les goûts et les couleurs... ;-)<br /> <br /> <br /> <br />