- Ecorces - de Hajar Bali

Publié le par Nathalie

- Ecorces - de Hajar Bali

"Écorces" est le premier roman de Hajar Bali, dramaturge algérienne et auteure de pièces de théâtres et de nouvelles. Il a été publié simultanément en France aux éditions Belfond et en Algérie aux éditions Barzakh, en janvier 2020.

4ème de cou' :"Nour, 23 ans, étudiant en mathématiques, vit avec son arrière-grand-mère, Baya, sa grand-mère, Fatima, et sa mère, Meriem, dans un minuscule appartement d’Alger. Baya, 95 ans, née pendant la colonisation, est une femme courage qui a bravé les interdits et les mœurs de son temps. Jour après jour, elle transmet la mémoire de la famille à Nour. Élevé dans ce gynécée étouffant, celui-ci s’ouvre au monde et à l’amour, qu’il trouve en Mouna, jeune femme à l’«inquiétante étrangeté». Pourquoi le trouble-t-elle autant ? Est-elle celle qu’elle prétend être ? À son insu, Nour va se retrouver au cœur d’une incroyable vengeance familiale reposant sur des secrets que Baya avait bien gardés.

Dans ce premier roman qui déjoue les codes de la saga familiale avec ampleur et modernité, Hajar Bali entrecroise les destins de ses personnages et les moments clés de l’histoire de l’Algérie du XXe siècle, explorant avec force et délicatesse la question de l’indicible. Ou comment rendre compte de l’humain, de sa complexité, de ses paradoxes, au-delà du langage et de ses axiomes, dans ce qui ne peut être nommé."

Histoire de famille dans l'Algérie des années 1935 à 2016. Nour, jeune étudiant en mathématiques, vit entre son arrière-grand-mère, sa grand-mère et sa mère dans un petit appartement depuis que son père, Kamel, a été emprisonné. Il a du mal à échapper à leur surveillance, au poids de leur amour, et à vivre sa vie de jeune homme. Et sa rencontre avec l'énigmatique Mouna ne va rien arranger.

Matriarcat, poids des traditions, liberté, amour, choix, secrets de famille..., tous les ingrédients, ajoutés à une plume fluide et poétique, sont là pour accrocher le lecteur.

Malgré, tout, j'ai eu du mal à entrer dans l’œuvre, sans doute à cause du sujet qui est trop éloigné de mon vécu... Reste cependant une histoire bien pensée et bien écrite au charme oriental indéniable.

Note : 3/5

Passage choisi : "L’obsession de Baya pour le figuier de son enfance a décidément contaminé toute la famille.Il est comme un rappel silencieux de l’origine organique de la vie. Il exhale son odeur millénaire qui, comme un fouet, ramène aux origines. Je suis d’ici. De la terre. Je ne suis plus le même, et pourtant je suis le même. Mon enfance se superpose à moi tel que je suis aujourd’hui. Qu’est-ce qui me fait me retourner et observer cet ancêtre ? Le figuier est le nœud ombilical de tout exilé. Et Baya en est une, d’exilée. Elle ne veut pas descendre de son arbre, elle est et elle n’est plus la même. Comme si elle tenait à durer pour que je devienne ce que, perdue dans la ville, elle renonce à être.— Il faudra que tu ailles un jour cueillir des figues à même l’arbre. Tu comprendras alors ce que je dis là. Cette chose qui nous vient de loin, de nos ancêtres. C’est très important. Tu m’entends ?— Oui, Baya. Cueillir la figue à même l’arbre, comme tu le faisais toi."

Publié dans ROMANS DU MONDE

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