"Les yeux de Sophie" de Jojo Moyes

Publié le par Nathalie

"Les yeux de Sophie" de Jojo Moyes

De la romancière et journaliste britannique Jojo Moyes, j'avais déjà eu l'occasion de lire trois ouvrages, dont seulement deux figurent en article sur ce blog (voir ici). Comme j'aime bien son univers et son style, j'avais demandé au Père Noël un autre de ses romans. C'est chose faite avec "Les yeux de Sophie" paru chez Milady en octobre 2017.

4ème de couv' : "« J’ai cru que c’était la fin du monde. J’ai cru que rien de bon ne pourrait plus m’arriver. Je ne mangeais plus, je ne sortais plus. Je ne voulais plus voir personne. Mais j’ai survécu. Contre toute attente, j’ai fini par surmonter l’insurmontable et, petit à petit, la vie m’a paru vivable. »

1916. Sophie veille sur sa famille en zone occupée pendant que son mari se bat sur le front. Quand un officier allemand pose les yeux sur le portrait qu’Édouard a fait de son épouse, une dangereuse obsession naît, qui amènera Sophie à prendre une terrible décision.

Un siècle plus tard, à Londres, Liv reçoit ce portrait comme cadeau de mariage avant de perdre l’homme qu’elle aime. Une rencontre pleine de promesses lui permet alors de prendre conscience de la véritable valeur du tableau. À mesure qu’elle découvre le passé trouble du portrait, la vie de Liv est bouleversée une nouvelle fois, et il lui semble que son destin est étrangement lié à celui de Sophie."

Le roman commence à Saint-Péronne, en octobre 1916. Sophie et sa sœur Hélène s'occupent seules de l'auberge du Coq rouge et de leurs enfants en attendant leurs maris partis au front. Le village est occupé par les allemands et le nouveau Kommandant, fasciné par un portrait de Sophie accroché au mur, l'oblige à accueillir tous les soirs ses officiers lors d'un repas qu'elle doit leur préparer. Dans le village, les rumeurs vont bon train, d'autant plus que la relation entre l'allemand et la française semble de plus en plus trouble...

Puis, l'auteure nous fait abandonner Sophie alors même qu'elle vit un moment tragique pour nous parler d'un autre personnage féminin qui vit à Londres, cent ans plus tard, Olivia, dite Liv. Veuve, ne s'étant toujours pas remise du décès soudain de David, son époux architecte, elle survit tant bien que mal en s'accrochant à deux objets qui la lient encore à lui : une superbe maison de verre et un portrait coloré qu'il lui a offert en cadeau de mariage, intitulé "Les yeux de Sophie".

Quand les héritiers du peintre souhaitent récupérer coûte que coûte l’œuvre d'art, Liv va découvrir l'histoire d'une femme courageuse qui a su lutter pour ce en quoi elle croyait et pour celui qu'elle aimait. Cette figure féminine forte, ainsi que sa rencontre avec une jeune gothique et avec un ex-flic séduisant à souhait, vont la conduire sur le chemin de la guérison.

Comme toujours, Jojo Moyes nous entraine dans une histoire d'amour mais pas uniquement. Il y a du fond derrière sa romance. Ici, elle aborde le sujet grave des œuvres d'art ayant été réquisitionnées par les allemands en temps de guerre et du droit aux familles de récupérer cet héritage spolié.

Style agréable et fluide. Héroïnes attachantes. Personnage de Mo, la jeune gothique, très drôle et décalé. Jeu du chat et de la souris entre Sophie et le Kommandant, et puis cent ans plus tard, entre Liv et Paul qui distille un certain suspense. Thématique liée au vol de tableaux bien documentée... Voici les ingrédients d'un roman sympathique à lire que j'ai eu du mal à lâcher avant le dénouement.

Note : 4/5

Passage choisi : " J’examinai le portrait, et, pendant un bref instant, je me souvins de ce que cela faisait d’être cette fille qui ne connaissait ni la faim ni la peur, habitée seulement par des pensées légères, comme de savoir à quel moment elle retrouverait son mari. Elle me rappelait que le monde était capable de beauté, et qu’avant la guerre mon univers ne se réduisait pas à la peur, la soupe d’orties et les couvre-feux : il débordait d’art, de joie, d’amour. Je le vis dans l’expression que j’arborais. Alors je compris ce que je venais de faire. Édouard m’avait rappelé ma force et mon courage, je pouvais m’en servir pour me battre."

Publié dans Jojo Moyes

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