"Quand les oiseaux s'étaient tus" de Fred Houel
"Quand les oiseaux s'étaient tus" (2017) est le premier roman de Fred Houel, enseignant en biologie dans le secondaire puis le supérieur. Il a remporté le prix du Masque, lors du concours organisé pour les 90 ans de la maison d'édition.
4ème de couv' : " Port Scott, mars 2017. Un promontoire de basalte noir perdu dans les eaux de l'Antarctique, un monde de glace et de roche battu par les vents qui s'enfonce dans la nuit. Ici reposent les membres de l'expédition Scott, décédés dans leur tentative de rallier le pôle. Seuls Jim et Thorn, les gardiens du phare, affrontent les rigueurs hivernales retranchés dans une complète solitude. Lorsque Thorn trouve la mort dans un accident, Jim, sous le choc, alerte les secours. Mais à leur arrivée, ils ne retrouveront de Jim qu'un cadavre aux membres disloqués et un journal halluciné. Commence alors pour le capitaine de police Brad Morney et la jeune docteure Mary Seurley une sombre enquête où planent les angoisses délirantes du récit posthume de Jim."
Thriller, huis-clos glacé, récit de vie dans l'Antarctique, "Quand les oiseaux s'étaient tus" c'est tout cela et plus encore ! Une pointe de policier avec une enquête mystérieuse sur une double mort. Une pincée de fantastique avec des personnages qui ont des visions, des morts qui ressuscitent, un vieux cimetière pris dans le brouillard. Une bonne louche d'univers glacial à souhait avec la banquise qui se forme piégeant les bateaux téméraires, les vents froids qui givrent tout sur place et les animaux polaires qui s'apparentent à de terribles prédateurs. Ajoutons un contenu scientifique à faire froid dans le dos (plus que le blizzard !), des personnages sympas (dont certains sont bien bien barrés) et une tension constante avec des épisodes qui s'enchaînent sans temps mort. On croit comprendre, toucher au but et...pfff... on se rend compte que l'auteur en a encore sous la pédale et que c'était (encore) une fausse piste !
Un livre addictif que j'ai eu du mal à lâcher et qui m'a provoqué quelques angoisses quand j'entendais des craquements, le soir, alors que j'étais seule chez moi...
Note 4,5/5
Passage choisi : "Ça ne servait fichtrement à rien que je me fasse ce genre de réflexions, et je me suis demandé si je devais continuer à avancer les feux allumés et le gyrophare planté comme une cerise sur un gâteau, histoire de signaler en grande fanfare, taïaut, taïaut, que je n'allais pas tarder à arriver. C'était drôle, j'avais l'impression de n'en avoir plus rien à foutre, d'être simplement un type au bout du rouleau, la main en compote et la jambe en morceaux, qui conduisait dix tonnes d'acier du plus droit qu'il pouvait sans la plus petite idée de ce qu'il fallait faire. Et c'était exactement ça."