"Le trottoir au soleil" de Philippe Delerm

Publié le par Nathalie

"Le trottoir au soleil" de Philippe Delerm

J'avais entendu parler de Philippe Delerm, il y a de nombreuses années, notamment à propos de son livre "La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules" (1997) et j'avais eu le hasard de le croiser lors de l'EVJF de ma sœur, dans les jardins du Palais Royal, à Paris. Il lisait sur un banc au soleil pendant que je débitais des âneries à la future mariée déguisée en Blanche-Neige ;-) De lui, je n'avais lu qu'un livre destiné aux enfants, dans le cadre de mon métier, "C'est bien" aux éditions Milan.

4ème de couv' : " «À soixante ans on a franchi depuis longtemps le solstice d'été. Il y aura encore de jolis soirs, des amis, des enfances, des choses à espérer. Mais c'est ainsi : on est sûr d'avoir franchi le solstice. C'est peut-être un bon moment pour essayer de garder le meilleur : une goutte de nostalgie s'infiltre au cœur de chaque sensation pour la rendre plus durable et menacée. Alors rester léger dans les instants, avec les mots. Le solstice d'été est peut-être déjà l'été indien, et le doute envahit les saisons, les couleurs. Le temps n'est pas à jouer ; il n'y a pas de temps à perdre.
Avec les mots rester solaire. Je sais ce qu'on peut dire à ce sujet : l'essentiel est dans l'ombre, le mystère, le cheminement nocturne. Et puis comment être solaire quand l'humanité souffre partout, quand la douleur physique et morale, la violence, la guerre recouvrent tout? Eh bien peut-être rester solaire à cause de tout cela. Constater, dénoncer sont des tâches essentielles. Mais dire qu'autre chose est possible, ici. Plus les jours passent et plus j'ai envie de guetter la lumière, à plus forte raison si elle s'amenuise. Rester du côté du soleil.»

Honnêtement, je dois admettre qu'il y a une écriture, un style Delerm, mais je n'ai pas été emballée. En lisant "Le trottoir au soleil", j'ai eu l'impression de lire la version adulte de "C'est bien", ni plus, ni moins. Il s'agit en effet de courts textes narratifs qui parlent des petits moments, des petits plaisirs du quotidien.

Peut-être, aurais-je dû, pour que le livre trouve grâce à mes yeux, lire une nouvelle par jour sur deux mois, comme une parenthèse d'optimisme et de gaieté dans ma journée ? Une sorte de pause bien-être dans ce monde de brutes... Mais, là, j'ai enchaîné les histoires et je n'ai pas été happée car c'est très contemplatif. J'ai eu comme un sentiment de déjà lu... d'autant que je sais que plusieurs de ses ouvrages sont écrits sur ce principe.

Lecture sans doute intéressante si c'est le premier Delerm que vous ouvrez, ou si vous êtes un fan acharné. Pour moi, un souvenir qui ne sera pas impérissable...

Note : 2,5/5

Passage choisi : "J'ai laissé refroidir l'eau du bain en lisant ton bouquin."
Un joli compliment, comme un coulis de framboises sur la vanité jamais rassasiée de l'auteur. Mais au delà, l'accession à un plaisir inconnu. Lire dans son bain. Je n'ai jamais essayé. J'imagine que l'opération nécessite une certaine technique pour ne pas mouiller les pages avec les mains. Pourtant oui, ce doit être délectable. Cette idée d'un confort absolu, l'atmosphère un peu brumeuse de la salle de bains, le corps lové dans la mousse, l'esprit filtrant tout en douceur le fil des mots pour un voyage plus qu'immobile, une sorte de lévitation ouatée."

Publié dans NOUVELLES

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