"L'Olympe des infortunes" de Yasmina Khadra

Publié le par Nathalie

Voici ma lecture de Noël. Après "Ce que le jour doit à la nuit" (ici) et "Les agneaux du Seigneur" (), voici le troisième roman de Yasmina Khadra que j'ai le plaisir de lire. Paru en 2010, cette histoire se démarque un peu des précédents ouvrages de l'auteur par sa thématique. Ici, on aborde, non pas le choc des cultures et les relations au sein d'un village, mais un sujet plus social, celui de la pauvreté et de l'exclusion. 

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Ach le Borgne et Junior, le Pacha et sa bande sont des exclus de la société. Ils vivent, ou plutôt survivent, sur un terrain vague à la lisière de la ville, mais au bord de la mer Méditerranée. Entre les rivalités et les alliances, la défense de son territoire et celle de ses idées, ces "Horr", abandonnés de tous, organisent leur quotidien entre les carcasses de tacots et les détritus des nantis.  

   

Voici une belle histoire sur ces êtres en marge de la société, sorte de cour des miracles, qui se créent un monde à eux avec leurs règles et leurs habitudes.  

   

Yasmina Khadra a su dépeindre un univers glauque sans pour autant tomber dans le misérabilisme car ses personnages sont attachants et émouvants. Mention spéciale à Junior, le simple d'esprit, le benêt, qui évoluera avec philosophie et réalisme tout au long de ce récit chargé d'émotions.

Et comme d'habitude, l'écritude de Khadra est fluide, poétique et agréable à savourer pour qui aime les mots et les belles histoires humaines.   


Note : 3,25/5    


Passage choisi : "Il avait perdu définitivement confiance dans le genre humain... La ville, avait-il constaté à ses dépens, ce n'est pas un endroit où l'on se reconstruit quand on tombe très bas. Elle ne pardonne pas aux imprudents. Junior n'y survivrait pas. Il est de chair et de sang, et il a le coeur sur la main, alors que la ville est faite de béton et d'acier, et de la morgue de ses habitants pour qui la solidarité relève de la haute voltige, la charité d'un mauvais placement et la compassion d'une fausse manoeuvre. Là-bas, on n'a d'yeux que pour son propre intérêt."

Publié dans Yasmina Khadra

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