- Maintenant, comme avant - de Juliette Arnaud
Livre de la rentrée littéraire 2019, "Maintenant, comme avant" est un roman qui paraîtra le 5 septembre chez Belfond (240 pages - 17€). Son auteure est Juliette Arnaud, actrice, scénariste et chroniqueuse sur France Inter. Elle a également connu un joli succès au théâtre avec "Arrête de pleurer, Pénélope", pièce coécrite (et jouée) avec Christine Anglio et Corinne Puget.
4ème de couv' : "Dans son village du Sud de la France, Rose a de grands projets pour célébrer son entrée officielle dans l’âge adulte. Puisque s’ouvre l’été de ses 18 ans.
Lorsque débarque sans prévenir Manette.
Qui se trouve être sa mère.
Celle qui s’est éclipsée, quand Rose était bébé, pour suivre sur les routes son groupe de rock préféré. Abandonnant et l’enfant et le père.
Si cela ne tenait qu’à elle, Rose accueillerait son chat fugueur de mère à coups de balai.
Sauf qu’Emiliano, le père de Rose, n’a pas la même opinion des chats fugueurs en général, et de celui-là en particulier.
A-t-il jamais cessé d’aimer Manette ?
Débute alors un long, incertain et périlleux été.
Roman initiatique et tendre, Maintenant, comme avant évoque la famille décomposée, la question taboue des mères qui n’élèvent pas leur enfant et les maux d’amour avec un humour féroce."
J'ai énormément apprécié ce livre que je conseille fortement.
Certes, pour son histoire, celle d'une jeune fille, Rose, qui s'apprête à devenir une femme et qui voit le retour inopiné de sa génitrice bouleverser l'été de ses 18 ans. Mais, surtout, pour le style de Juliette Arnaud que j'ai trouvé tendre, plein d'humour, original dans ses tournures de phrases et expressions.
J'avais l'impression d'être dans la tête de Rose et j'avoue m'être bien régalée. Difficile pour moi de poser ce livre que j'ai dévoré en regrettant d'arriver (déjà !) à sa fin.
Rose est une adolescente très mûre pour son âge, posée, réfléchie mais également pétillante et plein d'humour. Ce qui donne un ton vraiment dynamique et enjoué à sa narration des événements qui viennent chambouler son été.
Les phrases sont courtes, percutantes. Le récit est fluide, rythmé par les chapitres consacrés au "cuites anniversaires" d'Emiliano (moments plutôt drôles !), les personnages sont typés mais pas stéréotypés.
Bref, je n'ai pas boudé mon plaisir...
Note : 4,5/5
Passage choisi : "On le connaît bien cet été-là. Celui où il est revenu de la capitale, avec son sac miteux de sport dans une main et moi dans l'autre. C'était le 3 juillet. Il m'a confiée à sa mère et a entrepris de boire tout le Rendez-vous des chasseurs et des boulistes.
Ma grand-mère lui a laissé une semaine, le temps qu'elle-même s'organise avec un bébé, trouver un lit, des couches, des biberons, une peluche : le temps qu'elle retrouve ses réflexes maternels mis en sommeil, ceux qu'elle n'avait pas exactement prévu de remobiliser un jour.
(C'est pas sa passion dévorante, à ma grand-mère, les nouveaux-nés, ni les enfants, ni l'éducation, toute institutrice qu'elle fût.)
Sauf qu'il fallait bien quelqu'un pour s'occuper de moi. Tout le monde ne peut pas être élevé par des loups. Dans notre coin, ce seraient plus des sangliers d'ailleurs, et les laies me paraissent d'excellentes mères. Surtout en comparaison de Manette. Mais en comparaison de Manette un tabouret trois pieds est une excellente mère."