"L'Homme des îles" de Tomas O'Crohan

Publié le par Nathalie

"L'Homme des îles" de Tomas O'Crohan

"L'Homme des îles" est un livre écrit par un pêcheur et paysan gaélique des îles Blasket (archipel au large de la côte ouest de l'Irlande) sous forme de lettres à un de ses amis. Il s'agit donc d'un témoignage, d'un récit de vie, sur ces îles qui furent évacuées par le gouvernement en 1953, car Dublin y trouvait la vie trop difficile pour la vingtaine d'habitants qui y résidaient encore à cette époque.

4ème de couv' : "Tomas O’Crohan (1856-1737), pêcheur et paysan des îles Blasket, écrivit "L’Homme des îles" en gaélique vers 1925.
Témoignage précis et poignant de ce qu’était alors la vie des quelques 160 habitants de "La dernière paroisse avant l’Amérique", ce livre suscita dès sa parution une émotion comparable à celle qui salua en France "Le cheval d’orgueil".
Dans sa simplicité même, O’Crohan est le porte-parole d’une culture que les misères de l’histoire ont vainement tenté d’effacer. Avec lui on chante, on boit, on se bagarre, on pêche le homard, on chasse le lapin et la baleine, on découvre les sortilèges d’une civilisation baignée d’embruns et de bière noire."

Quand je suis tombée, par hasard, sur cet ouvrage, je me suis emballée car j'avais envie de découvrir d'un peu plus près la vie rude et laborieuse des îliens des Blasket (même si à l'époque, j'ignorais tout de cet archipel irlandais !). Et puis, à la lecture, l'enthousiasme est un peu retombé d'un cran car je trouve que ce ne sont pas des récits à lire, mais des récits à écouter.

Je m'explique. Dans chacun des 25 chapitres, Tomas O'Crohan narre des événements de sa vie, de sa plus jeune enfance à son vieil âge. Il nous délivre des bribes de son existence (Mes culottes, Les marsouins, Moi et le congre, Mort de la vieille femme d'en face...) dans un style qui, je trouve, a tout du récit oral, tant dans sa manière d'aborder les événements, que dans les tournure de phrases.

Mon tort est sans doute d'avoir voulu lire ce livre comme nombre de ses semblables, d'une traite, sur 2-3 soirées. J'aurais peut-être dû, pour en profiter pleinement, lire un chapitre de temps en temps, un peu comme si je retrouvais un vieil ami me racontant des épisodes de sa vie, à l'occasion.

Ou encore, le mieux aurait été, sans doute, que je me retrouve dans un vieux pub irlandais, une bonne bière noire à la main, en train d'écouter un monsieur chenu avec une barbe blanche et broussailleuse, des yeux bleus délavés par les ans et les tempêtes, me narrant les anecdotes de sa vie d'une voix rocailleuse, ne s'interrompant que pour reprendre son souffle et boire une gorgée de Guinness bien fraiche.

Malgré tout, il est vrai qu'en tant que témoignage d'une époque et d'une manière de vivre, ce livre est très intéressant. La vie sur les îles, quand elles sont sous les tropiques peut faire rêver, mais là, on se rend compte de la dureté de la nature et de la façon dont elle modèle ceux qui vivent sur ces terres abruptes et hostiles.

Note : 3,75/5

Passage choisi :"Toute la bande était déjà là quand nous arrivâmes à l'école, sauf mon copain, pas encore arrivé, celui que je préférai. Des petits livres nous furent distribués ce jour-là, on écrivit de nouveaux trucs au tableau noir et on effaça les vieux. on suspendit divers gros machins à la paroi, ici et là. Je regardai chacun d'eux. J'avais fini de les examiner tous quand le Roi entra ; je fus ravi de le voir. sa place lui était réservée, il s'avança vers le siège libre à côté de moi et, à la manière dont je le vis bousculer les autres pour venir vers moi, je me rendis compte qu'il avait pour moi la même amitié que je ressentais pour lui."

Publié dans DIVERS

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