"L'odeur de l'herbe après la pluie" de Patrick Jacquemin

Publié le par Nathalie

"L'odeur de l'herbe après la pluie" de Patrick Jacquemin

"L'odeur de l'herbe après la pluie" (paru d'abord en version numérique en 2015) est le premier livre d'un auteur atypique puisque, dans une première vie, Patrick Jacquemin a été chef d'entreprise (co-fondateur de Rue du Commerce). Depuis, il s'est mis à l'écriture et à la défense des animaux grâce au Fond de Dotation Animaux Sauvages qu'il a créé.

4ème de couv' : "Annabelle, brillante femme d’affaires, plaque soudainement tout, laissant sur place son confort, son travail et sa famille. Sur une route de campagne, elle rencontre George, surprenant paysan, qui lui fait découvrir les secrets extravagants de la nature. La vie formatée d’Annabelle en est définitivement bouleversée..."

Ce livre est un conte initiatique dont l'héroïne, Annabelle, est à un tournant de sa vie. A la limite du burn-out, cette quadra qui a toujours misée sur sa réussite professionnelle, au détriment de sa vie personnelle, rencontre par hasard un vieux paysan à la philosophie de vie bien particulière. Peu à peu, elle va s'intéresser à sa manière de voir les choses et, après un échange mystérieux avec un grand coquelicot [Non, je vous rassure, j'ai toute ma tête !!! ;-)], son existence tout entière va s'en trouver chamboulée.

Voici un livre frais, léger dans la forme mais absolument pas dans le fond, qui met du baume au cœur quand on le lit. On peut facilement s'identifier à Annabelle et se laisser embarquer dans sa relation particulière avec Georges, personnage atypique et haut en couleurs qui vit la vie qu'il souhaite vivre.

Cette lecture fait réfléchir mais sans prendre la tête, ni assommer. C'est une belle histoire philosophique et poétique, qui met l'héroïne (et le lecteur) face à ses choix et à ses contradictions. Et si finalement, le bonheur était simple, à portée de main, et qu'il fallait seulement le saisir plutôt que de suivre des chemins formatés, imposés par sa famille ou la société...

Note : 4/5

Passage choisi : "« Au commencement du chemin, ils ne dirent rien. George éclairait les pas d’Annabelle et leurs yeux discernaient plus qu’ils ne voyaient le sombre horizon vers lequel ils avançaient. 

Alors comme ça, vous n’avez pas de tracteur ? demanda Annabelle.

Non !

C’est incroyable ! Vous cultivez ou vous faites de l’élevage ?

Je cultive de l’orge et du blé, répondit le paysan. 

Avec des bœufs uniquement ?

Oui, avec des bœufs.

Mais ils sont plus lents qu’un tracteur, n’est-ce pas ?

C’est vrai qu’ils sont plus lents. Ce qui est important, c’est de bien choisir la race. Certains sont plus forts que d’autres. Plus travailleurs aussi.

Ah d’accord ! s’étonna Annabelle. Et avec ces bœufs les plus forts, quel est le ratio de productivité par rapport au tracteur ? demanda-t-elle avec une once d’ironie.

Plaît-il ? 

Ah oui ! Excusez-moi. C’est un langage un peu technique de chez moi. Je veux dire combien de fois est-ce plus lent qu’un tracteur ? corrigea-t-elle.

Oh alors ça ! Je ne sais pas. Peut-être trois fois plus lent.

Annabelle s’arrêta sur le chemin, se tourna vers le paysan qui l’imita et lui demanda d’un air effaré :

Mais alors pourquoi utilisez-vous des bœufs si le tracteur est tellement plus rapide ? 

Ça ne m’intéresse pas d’aller plus vite. Je préfère les bœufs au tracteur… le souffle des bêtes au bruit du moteur, si vous préférez."

 

Publié dans ROMANS

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