- Les mille vies d'Irena - de Tilar J. Mazzeo

Publié le par Nathalie

- Les mille vies d'Irena - de Tilar J. Mazzeo

"Les mille vies d'Irena", publié comme Document chez Belfond, le 08 novembre 2018, est le dernier livre de Tilar J. Mazzeo, professeure d'anglais, historienne de formation et auteure de nombreux livres. C'est également une spécialiste de vin et de cuisine qui écrit régulièrement pour des revues culinaires.

4ème de couv' : "En 1942, alors que Varsovie est plongée dans la terreur et que tous les Juifs de la ville sont parqués dans le ghetto où ils tentent désespérément de survivre, une jeune femme au caractère bien trempé va faire preuve d'un courage exceptionnel : Irena Sendler.
En tant qu'agent des services de santé publique, Irena est l'une des très rares non-Juives autorisées à se rendre quotidiennement au cœur du ghetto. Bravant tous les risques, elle se lance alors dans la dangereuse construction d'un réseau de résistance afin d'exfiltrer les enfants juifs, allant même jusqu'à lister secrètement le nom de ceux qu'elle réussit à mettre à l'abri.
À elle seule, Irena Sendler aura sauvé 2 500 vies.
Dans le ghetto de Varsovie, 90% des familles ont péri.
"

De la Seconde Guerre mondiale en Pologne, je dois avouer que je ne connaissais pas grand chose. Au mieux avais-je déjà entendu parler du "fameux" ghetto de Varsovie et des nombreux massacres de juifs qui y ont eu lieu, mes professeurs d'Histoire des années collège et lycée abordant surtout ce conflit du point de vue des relations franco-allemandes. J'avais donc bien un point de vue sur l’antisémitisme, la politique nazie d'Hitler et l'action de résistance citoyenne, mais plus sous un angle tricolore.

Grâce à ce livre de Tila J. Mazzeo, j'ai découvert avec stupéfaction le véritable enfer vécu par la population juive de Pologne et, principalement, par celle de Varsovie, qui fut parquée, affamée, emmurée, sacrifiée au nom de l'idéologie nazie.

J'ai aussi fait la connaissance d'une petite femme au caractère bien trempé, Irena Sendler, qui savait ce qu'elle voulait, aussi bien dans sa vie personnelle que professionnelle, et qui allait au bout de ses opinions, quitte à prendre de grands risques.

Ce documentaire, basé sur de nombreux témoignages d'époque, met en avant le personnage méconnu d'Irena et la manière dont, avec énergie et courage, elle a réussi à mettre en place un fabuleux réseau d'entraide, dans le ghetto et hors ghetto, afin de sauver des milliers de personnes juives, principalement des enfants.

Usant de sa position d'agent des services de santé publique, possédant un laisser-passer, elle multipliera les allers-retours afin de soigner et de nourrir une population stigmatisée et laissée pour compte, tout en mettant en place les différents maillons d'une chaîne clandestine d'aide à l'exfiltration d'enfants juifs. Le tout, au péril de sa vie.

Ce livre est vraiment instructif et très bien documenté. L'auteure donne de nombreux détails et explications, au point que, sur les 382 pages du livre, il y en a 24 de notes et 16 de bibliographie.

Irena y est présentée comme une femme normale, avec ses défauts et ses qualités, pas comme une super héroïne mais, au travers de ce récit, on ne peut qu'être admiratif devant sa pugnacité, sa force de caractère et son courage.

Une belle découverte humaine, sensible et bien écrite.

Note : 4/5

Passage choisi : "Si les douze premiers mois de l'occupation ont été humiliants et pénibles pour le peuple polonais, Juifs et chrétiens confondus, la deuxième année voit l'étau se resserrer encore, notamment à Varsovie. Après les attaques contre la culture polonaise, les nazis se concentrent sur l'exploitation puis l'éradication de la communauté juive, cette "nation à l'intérieur d'une nation". Confrontés à une pénurie de travailleurs manuels, ils réquisitionnent des Juifs arrêtés au hasard, qu'ils expédient dans des camps de travail forcé. De nouvelles restrictions tombent : fermeture des synagogues et instauration d'un couvre-feu sévère. Les Juifs ne peuvent plus correspondre avec l'étranger, téléphoner, prendre le train, se promener dans les parcs de la ville ni même s'asseoir sur les bancs publics. Ils doivent porter au droit bras un brassard blanc avec une étoile de David bleue qui permet de les identifier. Enfin, ils sont obligés de s'effacer et se découvrir chaque fois qu'ils croisent un Allemand."

Publié dans DIVERS

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