- Quand je serai grand, je serai Nana Mouskouri - de David Lelait-Helo
J'ai découvert David Lelait-Helo, en 2017, avec son "Poussière d'homme", un livre magnifiquement écrit (voir ici). Aussi, lorsque cette année, au SMEP 2018, j'ai recroisé sa route, je n'ai pu m'empêcher d'aller le remercier chaudement pour cet intense moment de lecture, et lui ai demandé de me conseiller un autre de ses ouvrages. Il a pris le temps de réfléchir puis m'a désigné "Quand je serai grand, je serai Nana Mouskouri", paru en 2016 chez Anne Carrière et en octobre 2017 chez Pocket.
4ème de couv' : "Une voix, des lunettes : une révélation. Milou a 13 ans lorsqu'il abandonne une idole, un monstre orange du nom de Casimir, pour une autre, chanteuse, grecque et mondialement connue. Quand il sera grand, c'est décidé, il sera Nana Mouskouri. Ce n'est pas un métier, évidemment : c'est un destin. Une rêve qu'un petit garçon à la bouille ronde, déjà différent des autres, décidera de poursuivre contre vents et marées. L'amour en héritage. La liberté en bandoulière."
Avec "Poussière d'homme", David Lelait-Helo levait un voile pudique et sensible sur sa relation amoureuse avec un homme. Sur la maladie qui les séparera à jamais.
Avec "Quand je serai grand...", l'auteur nous entraîne dans son enfance, son adolescence, puis sa vie de jeune adulte. Il nous explique sa passion pour la chanteuse grecque Nana Mouskouri, au point de vouloir devenir elle. Il nous explique aussi ses jeunes années, quand il se savait différent mais porté par son rêve. Il raconte aussi l'amour inconditionnel qu'il portait à sa grand-mère paternelle, Mamie Aimée, ses relations compliquées avec les garçons de son âge, et celles beaucoup plus simples avec les filles dont il enviait les parures et les ornements.
A nouveau autobiographique, cet ouvrage est, comme ma première lecture, empli de sentiments et d'émotions. L'écriture est émouvante sans tomber dans la mièvrerie, sincère tout en étant pudique.
C'est avec délice que j'ai suivi le petit Milou dans la quête de son rêve, dans l'apprentissage de sa vie. La plume de David Lelait-Helo retranscrit toute la tendresse que l'auteur porte à son double enfantin. Le récit est vif, pétillant, plein de malice. En même temps, il est aussi nostalgique et profond.
Et pour finir, quelle intrigante découverte que de suivre le chemin d'un véritable fan, moi qui ne mets aucun artiste sur un piédestal, ni ne collectionne les disque ou les autographes...
Un fan qui, à force de persévérance, a touché son rêve des doigts. Qui est même allé au delà de son rêve...
Note : 5/5
Passage choisi : "On ne devient pas Nana Mouskouri par hasard. Plus exactement, on n'a pas par hasard le projet de devenir Nana Mouskouri. Surtout à quatorze ans, en 1985, lorsqu'on s'appelle Milou, que l'on habite la banlieue d'une petite ville de province française. C'est tout un chemin qui vous conduit à embrasser cette ambition-là, une histoire qui vient d'ailleurs. La mienne vient de loin."