"Le Goût des pépins de pomme" de Katharina Hagena
"Le Goût des pépins de pomme "est le premier roman écrit par Katharina Hagena, professeur de littératures allemande et anglaise à l'université d'Hambourg. Ce roman m'a été prêté, encore une fois, par Anne-C...;-)
A la mort de sa grand-mère, Iris, la narratrice, vient à l'enterrement accompagnée de sa mère et de ses deux tantes, Harriet et Iga. Surprise, à la lecture du testament, elle apprend que c'est elle qui hérite de la maison familiale. Ne sachant pas si elle doit ou non accepter cet héritage, elle décide de se donner quelques jours de réflexion et s'installe, seule, dans la vieille demeure. A se promener dans les différentes pièces et à ouvrir les vieilles armoires, Iris va, peu à peu, voir de nombreux souvenirs remonter à la surface, retraçant ainsi la vie de trois générations de femmes. Mais elle en profitera également pour construire la sienne.
"Le Goût des pépins de pomme" est un roman au charme plein de nostalgie qui aborde la maladie, le deuil et l'amour à travers des tranches de vie sur plusieurs générations. On a l'impression d'entrer dans un grenier poussiéreux, d'ouvrir une vieille malle contenant des lettres et des carnets intimes, de découvrir les secrets, les non-dits et les émotions qui ont été portés par les femmes de cette famille au fil des ans. Les allers-retours entre le passé familial, souvent lourd, et le présent d'Iris créent un rythme envoûtant qui entraîne le lecteur dans une intimité remplie de sentiments, d'odeurs et de bruits.
Un joli roman assez intemporel qui pointe du doigt les relations féminines et se déguste à la manière d'une pomme, douceur et
sucre mêlés à une pointe d'acidité.
Note : 3/5
Passage choisi : "J'écrivais encore des lettres à l'époque, je croyais encore à ce qui est écrit, à ce qui est imprimé, à ce qui peut être lu. Cela ne devait pas durer. Entre-temps, j'étais devenue bibliothécaire à l'université de Fribourg, je travaillais avec les livres, j'achetais des livres, il m'arrivait même d'en emprunter. Mais lire ? Non. Autrefois, oui, et même plus qu'il n'eût fallu, je lisais tout le temps, au lit, en mangeant, à bicyclette aussi. Fini, terminé. Lire signifie collectionner, et collectionner signifie conserver, et conserver signifie se souvenir, et se souvenir signifie ne pas savoir exactement, et ne pas savoir exactement signifie avoir oublié, et oublier signifie tomber, et tomber doit être rayé du programme."