"Il faut se quitter" de Jean-Luc Coatalem
Voici un livre voyageur. Il est arrivé de Belgique, confié à ma Môman par une copine à elle, de passage par Paris avant de s'envoler à l'autre bout du monde. Ayant déjà consulté mon blog à plusieurs reprises, elle a déposé quelques ouvrages à me remettre afin de fournir du matériel littéraire sur lequel me pencher. Merci Mimi !!! ;-)
J'ai donc débuté avec "Il faut déjà se quitter", petit roman de 120 pages écrit par l'écrivain et journaliste Jean-Luc Coatalem, paru en janvier 2008 chez Grasset.
Mathieu, journaliste parisien, séjourne en Amérique du Sud entre Buenos Aires et Montevideo. Loin de son port d'attache et de sa famille, il fait la connaissance de la jolie Mathilde. Les quelques jours passés ensemble vont lui offrir la possibilité de s'inventer une vie afin de séduire Mathilde. Le voilà aventurier au long cours à la recherche d'une mythique cité Incas. A qui ment-il ?A la séduisante Mathilde ou à lui même ? Et Mathilde, dans tout ça, qu'est-elle prête à croire ?
Ce court roman se lit d'une traite. Les descriptions des lieux et des paysages sont un véritable enchantement. J'ai eu l'impression d'être, pour un moment, dans la moiteur d'une ville argentine avec ses ruelles, sa vie locale, ses parfums et son ciel lourd. On sent que la plume de l'auteur est de celle qui fait les carnets de voyage...
La danse qui entraîne "Thieu et Thilde" est plaisante à suivre. Qui mène véritablement l'autre ? Jean-Luc Coatalem nous pousse dans ce tourbillon et ne nous lâche la main que sur un dénouement laissant libre cours à l'imagination du lecteur. Les personnages sont énigmatiques, le jeu du chat et de la souris très bien mené. Un roman sur la séduction et l'imposture.
Note : 4/5
Passage choisi : "Mathilde n'avait pas tout de suite pressenti le trouble de ce personnage, le mien, que je façonnais au fur et à mesure, comme on étaye une galerie dans la pénombre. Pourquoi lui aurais-je menti ? Mon propos et mon histoire paraissaient cohérents. Dans cette Buenos Aires démesurée, dont les cuadras couraient en damier sur des kilomètres entre les palmiers poudrés du rio de La Plata, je me trouvais là comme elle pour des raisons logiques, sensées. Cela lui suffisait."