- La Ballade de l'enfant gris - de Baptiste Beaulieu
Baptiste Beaulieu est un médecin et romancier français. Il exerce la médecine générale en périphérie de Toulouse, sa ville d'origine.
En 2012, il lance son blog "Alors voilà", qui décrit avec humour, mais aussi avec dépit le quotidien d'un interne. Devant le succès reporté par son blog, la plupart des anecdotes des urgences d’Auch ont été choisies pour faire partie d’un recueil, "Alors voilà : Les 1001 vies des urgences" (Fayard - 2013).
Début 2015, il sort "Alors vous ne serez plus jamais triste" pour lequel il reçoit le Prix Méditerranée des lycéens l'année suivante. "La Ballade de l'enfant gris" (2016) est son troisième roman. Il a reçu le Grand Prix littéraire de l'Académie de Pharmacie en 2017.
En 2018, il a publié son quatrième roman, "Toutes les histoires d'amour du monde".
4ème de couv' : "C’est l’histoire de Jo’, jeune interne en pédiatrie à la personnalité fantasque, à qui tout sourit.
C’est l’histoire de No’, un petit garçon de sept ans attachant et joueur, qui est atteint d’un mal incurable et ne comprend pas pourquoi sa maman ne vient pas plus souvent le voir à l’hôpital.
C’est l’histoire de Maria, une mère secrète, qui disparaît à l’autre bout du monde au lieu de rester au chevet de son fils.
Un matin, dans la chambre de l’enfant, survient un drame qui lie à jamais le destin de ces trois êtres.
Inspiré par le choc ressenti lors de la disparition d'un de ses jeunes patients, l'auteur nous offre un troisième roman poignant qui nous entraîne dans une quête initiatique bouleversante."
Quelle histoire que celle de ce médecin qui part sur les traces de la mère de son patient, après que soit arrivée la terrible "Déchirure", moment qui lie les trois personnages principaux le temps d'un incroyable périple allant de Rome à Jérusalem !
Cette "ballade", poétique et pleine d'humanité, aborde les thèmes de la vie, de la mort, de la maternité, de la responsabilité, du deuil, de la religion..., le tout avec délicatesse et humour.
Sans cesse transporté entre les moments "avant déchirure" et "après déchirure", le lecteur voit se construire peu à peu la relation entre le médecin et son patient, puis les suit dans le voyage qui les mènera sur le chemin de la vérité. Cette alternance de récits permet de donner un rythme à l'histoire, même si cela peut, parfois, être un peu perturbant au démarrage.
L'auteur a su, grâce à un style fluide, raconter avec tendresse un drame tout en lui donnant une dimension d'aventure humoristique. Pour cela, il a su émailler son roman de situations cocasses et nombreux personnages sympathiques aux traits originaux, comme le grand-père qui se couche en costume chaque soir persuadé de mourir dans la nuit, l'infirmière-chef, victime du syndrome de La Tourette qui, sous ses airs bougons, a un cœur énorme, le duo de logeuses romaines qui accueillent Jo' dans leur pension désuette.
Au gré des découvertes de Jo', on appréhende la difficulté d'être mère pour une Maria qui a vécu des choses difficiles et marquantes dans sa jeunesse, et que le personnel hospitalier juge sans rien savoir de son histoire, comme nous, lors de la lecture des premiers chapitres. Et puis, lecture faisant, on apprend à comprendre cette mère courage, dans ses forces et ses faiblesses.
Voici une bien jolie histoire que cette ballade de Jo' et No', un roman lumineux et plein de sentiments qui fait réfléchir entre rire et larmes...
Note : 4/5
Passage choisi : "La vie commence à déconner le jour où notre pyjama Superman devient trop petit pour nous. Alors on grandit, on devient adulte, seulement, la vérité, c'est que nous portons tous un enfant mort dans nos bras. Nous le portons et le berçons. Notre enfance, c'est notre premier deuil, c'est le premier père ou la première mère que nous perdons. Vieillir, c'est être de plus en plus orphelin."