"Le Livre des Baltimore" de Joël Dicker

Publié le par Nathalie

"Le Livre des Baltimore" de Joël Dicker

Après "La vérité sur l'Affaire Harry Quebert" (ICI) découvert en 2013, je viens de terminer "Le Livre des Baltimore" de l'écrivain helvète Joël Dicker (paru en 2015 chez Fallois).

4ème de couv' : "Jusqu'au jour du Drame, il y avait deux familles Goldman. Les Goldman-de-Baltimore et les Goldman-de-Montclair. Les Goldman-de-Montclair, dont est issu Marcus Goldman, sont une famille de la classe moyenne, habitant une petite maison à Montclair, dans le New Jersey. Les Goldman-de-Baltimore sont une famille prospère à qui tout sourit, vivant dans une luxueuse maison d'une banlieue riche de Baltimore, à qui Marcus vouait une admiration sans borne.

Mais les années passent et le vernis des Baltimore s'effrite à mesure que le Drame se profile. Jusqu'au jour où tout bascule. Et cette question qui hante Marcus depuis : qu'est-il vraiment arrivé aux Goldman-de-Baltimore ?"

Nous retrouvons Marcus Goldman, l'auteur nous ayant révélé "La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert", et cette fois, il nous parle de sa famille, les Goldman. Ou plutôt de ses familles car il y a scission entre ceux de Baltimore, cette tante et cet oncle idolâtrés, et ces cousins qui sont comme des frères, et ceux de Montclair, ses propres parents toujours un peu trop ternes à son goût.

Installé en Floride afin de trouver l'inspiration, Marcus va petit à petit remonter la chronologie familiale pour nous parler des relations entre ceux de Baltimore et ceux de Montclair. Il va également nous révéler le Drame, celui qui est à l'origine de la chute des Goldman-de-Baltimore. Et parallèlement à ce récit, fort en flashback, il va nous raconter sa relation avec Alexandra Neuville, star de la chanson, retrouvée par hasard des années après leur séparation.

Les histoires de famille (rivalités, jalousies, petits et grands secrets) sont toujours un terreau fertile pour un récit riche en rebondissements. En ce sens, j'ai donc bien accroché avec "Le Livre des Baltimore" car on peut dire que l'auteur a fait fort. Toutefois, j'ai trouvé que l'action mettait beaucoup de temps à s'installer, que souvent la narration était répétitive et que le fameux "Drame" (assez prévisible) était très souvent cité pour n'être finalement qu'expliqué tardivement. J'y ai trouvé comme un effet d'annonce un peu trop racoleur et, finalement, mon intérêt pour cet épisode, apparaissant comme déterminant et majeur, s'est émoussé au fil des pages.

J'ai passé de bons moments de lecture mais sans jamais vraiment réussir à être pleinement convaincue par ce récit. On tourne les pages pour connaître la suite (la curiosité est un vilain défaut, mais bon...) car on veut savoir ce qui arrive au clan Goldman, mais finalement on reste sur un sentiment plutôt mitigé. Comme l'impression qu'on a oublié ou mal dosé un ingrédient essentiel de la recette. Celui qui en révèlerait toute la saveur...

Note : 3,5/5

Passage choisi : "Désormais les gens veulent de l'image ! Le gens ne veulent plus réfléchir, ils veulent être guidés ! Ils sont asservis du matin au soir, et quand ils rentrent chez eux, ils sont perdus : leur maître et patron, cette main bienfaitrice qui les nourrit, n'est plus là pour les battre et les conduire. Heureusement, il y a la télévision. L'homme l'allume, se prosterne, et lui remet son destin. Que dois-je manger, Maître ? demande-t-il à la télévision. Des lasagnes surgelées ! lui ordonne la publicité. Et le voilà qui se précipite pour mettre au micro-ondes son petit plat dégoûtant. Puis, le voilà qui revient à genoux et demande encore : Et, Maître, que dois-je boire ? Du Coca ultra-sucré ! hurle la télévision, agacée. Et elle ordonne encore : Bouffe, cochon, bouffe ! Que tes chairs deviennent grasses et molles. Et l'homme obéit. Et l'homme se goinfre. Puis, après l'heure du repas, la télé se fâche et change ses publicités : Tu es trop gros ! Tu es trop laid ! Va vite faire de la gymnastique ! Sois beau ! Et il vous faut acheter des électrodes qui vous sculptent, des crèmes qui font gonfler vos muscles pendant que vous dormez, des pilules magiques qui font à votre place toute cette gymnastique que vous n'avez plus du tout envie de faire parce que vous digérez votre pizza ! Ainsi va le cycle de la vie, Goldman. L'homme est faible."

Publié dans Joël Dicker

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