"A Suspicious River" de Laura Kasischke

Publié le par Nathalie

"A Suspicious River" de Laura Kasischke

"A Suspicious River" est le premier roman de l'américaine Laura Kasischke. Paru à la fin des années 90, il a été adapté au cinéma en 2000 par la réalisatrice canadienne Lynne Stopkewich.

4ème de couv' : "Le Swan Motel, de l'autre côté de la rue, était propre et frais - draps amidonnés, moquette beige, serviettes de toilette blanches et décentes que nous envoyions deux fois par semaine à Ottawa City, pour les faire laver, dans un camion plein de sacs-poubelles en plastique vert olive. Derrière le motel, la Suspicious River roulait ses flots noirs...

Hyperréalisme, violence et crudité, transfigurés dans un univers poétique d'une force exceptionnelle Kasischke n'est pas sans rappeler le grand Hopper et les meilleurs cinéastes américains. Mais surtout, elle fait du lecteur un voyeur  fasciné, véritable héros de cette entreprise."

Romancière et poétesse, Laura Kasischke est capable d'insuffler de la poésie même au sein d'une histoire sombre, crue et glauque comme celle de Leila, réceptionniste au Swan Hotel, qui arrondit ses fins de mois en satisfaisant les désirs charnels des clients de passage pour la modique somme de 60 dollars. Même tarif que pour la chambre !

Orpheline de mère, Leila vit sa vie avec une sorte de détachement d'elle-même qui la pousse à l'autodestruction tout en répétant une sorte de schéma familial.

J'avoue avoir passé toute ma lecture à vouloir l'interrompre car j'en trouve le thème très noir, très violent. Et puis, moi aussi je me suis laissée prendre au jeu du lecteur-voyeur qui boit la coupe jusqu'à la lie et s'inflige des descriptions réalistes au point d'en être mal à l'aise et de vouloir rentrer dans le livre pour sauver l'héroïne de ses démons.

Livre à lire si vous avez le moral car c'est un roman qui perturbe. Heureusement, il y a un vrai style dans l'écriture et cela sauve le roman !!!

Note : 3,5/5

Passage choisi :"La première fois que j'ai eu des relations sexuelles avec un homme pour de l'argent, ce fut en septembre - l'été semblait toujours là, mais le chauffage était déjà allumé dans la chambre du motel, et j'avais l'impression d'avoir la gorge tapissée de poussière. L'homme en question était terne, il avait de petits yeux, il n'était pas plus grand que moi, et il paraissait apeuré. Il refusait de me regarder. Quand je lui ai demandé ce qu'il voulait que je fasse, il m'a répondu : "c'est ton boulot."

 

Publié dans ROMANS

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