"Alyah" de Eliette Abécassis

Publié le par Nathalie

"Alyah, la tentation du départ" est un roman de 256 pages écrit par Eliette Abécassis et publié chez Albin Michel en mai 2015. Je l'ai offert dédicacé à maman et belle-maman pour la fête des mères et j'ai donc eu l'occasion de le lire cet été lors de mon séjour chez cette dernière.

Voici ce qu'on trouve en 4ème de couv' :

"Il y a quelques années, je sortais dans la rue avec une étoile de David autour du cou. J’étais fière de m’appeler Esther Vidal et je ne baissais pas la voix pour dire mon nom. Nous n’étions pas en danger dans la ville. Ni agressées à la sortie de l’école, de la synagogue, ou chez soi. Traiter quelqu’un de « sale juif » était un tabou. Je ne pensais pas qu’il pût y avoir dans Paris des manifestations contre les juifs. A vrai dire, je n’aurais même pas imaginé que l’on puisse entendre, lors d’une manifestation : « A mort les juifs. »

Une jeune femme, deux enfants, deux amours. La peur, le désir, l’espoir, la tentation de quitter la France et de faire son « alyah »."

 

A travers le personnage d'Esther Vidal (apparue lors d'un précédent roman, "Sépharade"), tout à la fois marocaine, française, alsacienne, juive, professeur de français dans l'école de la République, Eliette Abécassis parle du traumastisme ressentit par la communauté juive de France après la semaine sanglante de janvier 2015. Esther se demande si, face à une montée croissante de l'antisémitisme depuis 20 ans, sa place est toujours en France ou si elle doit comme de nombreux juifs faire son alyah et partir s'installer en Israël. En trame de fond, une rencontre amoureuse avec deux hommes très différents et des propos sur la difficulté d'enseigner, de nos jours, certains sujets dans certains quartiers plutôt sensibles.

Eliette Abécassis prône une solution qui passe par l'éducation mais son personnage qui s'interroge beaucoup tout au long du livre sur le fait de quitter ou non la France nous montre à quel point l'auteure est triste et en colère contre cette montée de haine contre le peuple juif. Ce livre est le cri d'un coeur qui est blessé !

Etant goy (non juive), c'est avec intérêt que j'ai tourné les pages de cet ouvrage fort bien écrit qui m'a appris de nombreuses choses mais qui m'a aussi interpellée car n'étant pas directement concernée par le problème de l'antisémitisme, il y avait des choses que je ne soupçonnais pas.

Note : 3.5/5

Passage choisi : "- On ne leur enseigne plus aucune morale. Voilà le problème. S'ils n'ont d'intérêt que pour leur téléphone portable, s'ils n'ont pas de respect pour le professeur et pour autrui de manière générale, alors ce n'est pas le moment de rabaisser le niveau général. Comme le dit Platon, "Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent rien au-dessus d'eux, l'autorité de rien et de personne, alors, c'est là, en toute beauté, et en toute jeunesse, le début de la tyrannie."

 

"Alyah" de Eliette Abécassis

Publié dans ROMANS

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N
J'aime écouter parler le Père, Armand, et j'aime lire la Fille, Eliette !
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