"La disparition" de Georges Perec
Mon amie Caroline, ayant reçu ce livre comme cadeau à Noël, me l'a prêté en attendant d'avoir un peu de temps devant elle pour le lire.
Il s'agit d'un roman lipogrammatique, c'est à dire un ouvrage écrit avec une contrainte, celle de l'absence totale d'une lettre dans sa construction. Ici, la lettre E.
Georges Perec (dont le nom est pourtant très fourni en E !!!) aimait beaucoup se donner des contraintes d'écriture et jouer avec les mots.
Les premiers lecteurs, qui n'étaient pas avertis du procédé littéraire, devaient donc chercher ce qui avait mystérieusement disparu dans ce livre. Autre disparition, celle du personnage principal, Anton Voyl, que ses amis cherchent tout au long du récit selon le principe d'une intrigue policière.
La trame de l'histoire est surtout un prétexte pour Georges Perec afin de servir son procédé d'écriture.
Je dois dire que si j'admire et respecte la capacité littéraire de Monsieur Perrec à écrire, à jouer avec les mots et à suivre une contrainte telle que le lipogramme, je n'ai pas particulièrement apprécié "La Disparition". Pour moi, c'est un texte abscons qui ne m'a procuré aucun plaisir en tant que lectrice. J'ai trouvé brillantes ses nombreuses astuces pour dire les choses sans avoir à utiliser la voyelle bannie : utilisation d'anglicismes, de mots anciens, transformations d'expressions courantes..., mais j'ai trouvé son style très découpé, froid, mécanique parfois.
Par contre, je lui tire mon chapeau pour la performance, car j'ai voulu écrire cet article sans utiliser le E et j'y ai bien
vite renoncé car j'avais un mal fou à exprimer réellement ce que je voulais dire à force de chercher des synonymes ou des astuces pour éviter tous les mots qui me venaient naturellement à
l'esprit !!!
Note : 2,5/5
Passage choisi : "Il s'acharna huit jours durant, croupissant, s'abrutissant, languissant sur l'oblong tapis, laissant sans fin courir son imagination à l'affût ; s'appliquant à voir, puis nommant sa vision, l'habillant, construisant, bâtissant tout autour la chair d'un roman, planton morfondu, divaguant, poursuivant l'illusion d'un instant divin où tout s'ouvrirait, où tout s'offrirait."