- La fille aux plumes de poussière" de Nicolas Garma-Berman

"La fille aux plumes de poussière" (Belfond - Août 2022) est le premier roman de Nicolas Garma-Berman, né en 1981 d'un père traducteur et d'une mère argentine. L'auteur vit à Marseille.

4^ème de couv' : "Dans son atelier des bords de Seine, Eva, une taxidermiste, doit honorer une commande un peu spéciale: un hamster-lion. C’est une chose rassurante, les problèmes sans solution. On sait ce qu’il faut en faire : les remettre à plus tard. Même si Eva se doute bien que cela va lui causer un déluge d’ennuis. Doit-elle abandonner lâchement et affronter les remontrances de sa cliente ? La lâcheté l’attire, mais elle implique un courage dans l’affrontement dont Eva ne saurait faire preuve. La jeune femme qui a passé sa vie à enfouir ses souvenirs va ainsi se lancer dans une drôle de quête. Entourée d’une ronde de personnages particulièrement attachants, dont Voisin, son voisin, et Nathalie, l'épicière fan de Buddy Guy, la voilà partie pour remonter le temps et, peut-être, trouver sa place. "

Eva est une jeune femme en proie à des accès de mélancolie. Taxidermiste entourée de ses créations pas vraiment réussies, dont le fameux Ernesto, elle a tendance à se montrer solitaire et peu encline au bonheur. Entourée de personnages atypiques, telle Jade et sa péniche, Voisin et son fils Lucas ou encore Mimile, son voisin du dessus, avec son chien Sam, elle va vivre de folles aventures où se mêlent souvenirs d'enfance, enquête de police et découverte de soi.

J'ai énormément apprécié ce roman de 267 pages pour son originalité, tant dans l'histoire que dans le ton. La plume de Nicolas Garma-Berman n'est pas pleine de poussière comme celle de son héroïne, au contraire, elle est légère, poétique et pleine d'humour. On s'émeut avec Eva qui hésite, trébuche, fait preuve de maladresse, mais on rit également beaucoup et cela est, indéniablement, dû à la ribambelle de personnages secondaires qui sont absolument fabuleux de loufoquerie.

Un joli premier roman, sensible et qui invite à l'introspection sans jamais se prendre au sérieux...

Note : 4,5/5

Passage choisi : "Je repense souvent à cette fille, à sa manière de sourire en attendant que la chaleur de la vitre se diffuse sur ses joues, à ses yeux fermés. J'ai toujours envié ceux qui changent de côté, dans le train, avec le soleil. Je ne suis pas comme ça. Je néglige le bonheur et les gens qui pourraient m'en apporter, parce que je suis convaincue que les bonnes choses se carapatent aussi vite qu’elles arrivent. Seules quelques vagues sensations demeurent. Au contraire des mauvaises choses, qui s'enfouissent en nous et resurgissent sans cesse, violemment, avec la clarté du malheur."