"Le Secret du mari" de Liane Moriarty
Après "Petits secrets, grands mensonges" (ici), voilà que j'ai enfin lu le premier roman et succès incroyable de Liane Moriarty, "Le Secret du mari", paru en 2015 chez Albin Michel et en 2016 au Livre de Poche. Ce livre a été n° 1 sur la liste des best-sellers du New-York Times pendant près d'une année et a été vendu dans 35 pays.
4ème de couv' : "Jamais Cecilia n'aurait dû trouver cette lettre dans le grenier. Sur l'enveloppe jaunie, quelques mots de la main de son mari : « À n'ouvrir qu'après ma mort ». Quelle décision prendre ? Respecter le vœu de John-Paul, qui est bien vivant ? Ou céder à la curiosité au risque de voir basculer sa vie ?"
Bienvenue dans la banlieue chic de Sydney. Là, autour de la petite école de Ste Angela gravitent de nombreuses familles BCBG. La vie y paraît calme et paisible. Entre kermesses, fêtes d'école, défilé de Pâques et réunions Tupperware, les mères de famille rivalisent de perfection. Il y a Cecilia, l'ultra-organisée qui maîtrise parfaitement son rôle de mère et d'épouse. Tess, qui débarque, avec son fils Liam, chez sa mère, Lucy, afin de mettre un peu de distance avec son mari. Et Rachel, secrétaire, qui a connu un drame familial, il y a quelques années, et s'occupe de l'administratif de l'établissement.
Le tableau semble parfait, coloré, lumineux mais la découverte d'une mystérieuse lettre dans le grenier par Cecilia va, telle la boîte de Pandore une fois ouverte, répandre sur le quartier une atmosphère malsaine et pesante.
Et si tout secret n'était pas bon à découvrir ? S'il valait mieux vivre dans l'ignorance car l'ignorance ne peut pas blesser, faire douter. En même temps, l'ignorance peut ronger intérieurement, lentement, insidieusement. Rachel en est le parfait exemple. Alors quel choix faire ?
Liane Moriarty vous saisit par la plume et, peu à peu, en vous faisant entrer dans son univers vous captive jusqu'à vous empêcher de lâcher son livre. Les personnages prennent de l'épaisseur, des liens entre eux apparaissent progressivement, les failles se révèlent et les personnalités s'affirment. Inéluctablement, on sait qu'on est à bord d'un train fou qui n'a plus de freins et qu'un drame couve au bout de la voie, mais, habilement, l'auteure nous embrouille, nous égare pour finir par nous scotcher par son final lourd en émotions et très bien pensé.
Un livre que j'ai eu du mal à lâcher et que j'ai adoré dévorer !!!
Note : 4,5/5
Passage choisi : " Rachel balaya les miettes qui jonchaient ses draps d'un revers de la main. « Des miettes ! Pour l'amour du ciel, regarde ces miettes ! » aurait pesté son mari qui trouvait immoral que l'on puisse manger au lit. S'il savait que Rachel y regardait aussi la télévision, il se retournerait dans sa tombe.
« Faiblesse ! Dépravation ! » s'écrierait-il. Pour Ed, la chambre servait à trois choses : le recueillement - à genoux, le front baissé, il débitait ses prières à toute vitesse, histoire de ne pas Lui faire perdre trop de temps -, l'accouplement - de préférence tous les soirs - et le sommeil. Dans cet ordre, évidemment."