"84, Charing Cross Road" de Helene Hanff
Voici le premier des quatre livres achetés, il y a une dizaine de jours, à la librairie l'Eclectique. Sur la table recouverte de livres parmi lesquels j'ai fait mon choix, j'ai sélectionné celui-ci car il s'agit d'un roman épistolaire. Ayant déjà lu des ouvrages basés sur le même principe et ayant apprécié, j'ai dit : "Banco!".
Helene Hanff écrivait des pièces de théâtre et des scripts pour des séries télévisées américaines dans les années 50 à 70. Elle vivotait grâce aux revenus de son travail mais, passionnée par la littérature et à la recherche d'éditions particulières, elle s'est mise à acheter de nombreux ouvrages. Pour cela, elle a commencé à correspondre avec la libraire Mark & Co, située au 84, Charring Cross Road à Londres, et plus particulièrement avec son interlocuteur privilégié : Frank Doel. Après le décès de celui-ci, alors qu'on lui demande d'écrire un roman, elle envisage de faire publier les échanges entre elle et son libraire préféré en guise de nouvelle, mais devant l'abondance des lettres accumulées au long des vingt années de correspondance, elle les publiera finalement sous forme d'un roman.
Il aura fallu la publication, dans les années 70, de ces courriers réguliers, qui sont devenus de plus en plus personnels au fur et à mesure des mois, pour qu'Helene réalise enfin son rêve le plus cher, et maintes fois reporté pour raison financière, traverser l'Atlantique et se rendre au 84, Charing Cross Road. De nos jours, la librairie n'existe plus, mais une plaque commémore cette relation épistolaire et le succès qu'a connu le livre des deux côtés de l'océan.
Les échanges commencent par des lettres de cliente à professionnel du livre mais, petit à petit, le ton va se faire plus personnel et d'autres personnes de l'entourage du libraire vont également écrire à Helene. Celle-ci va, en effet, avec son ton étonnant et ses remarques extravagantes, séduire les collègues, ainsi que la femme, de Frank Doel. Sa gentillesse à leur égard (elle leur envoie des colis en pleine période de rationnement) et son intérêt pour leur vie et pour l'Angleterre va les emballer au point que sans la connaître, ils se proposent tous de l'accueillir lors de son futur séjour londonien.
J'ai trouvé l'idée même du livre très sympathique et le ton amusant et rafraîchissant, mais j'ai eu parfois l'impression qu'il manquait des lettres et ai trouvé les échanges un peu répétitifs à la longue. Je dois avouer que d'autres romans dits "épistolaires" m'ont plus séduite, comme le très fameux "Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates" ou "Un homme à distance". [voir articles sur ce blog]
Note : 2,5/5
Passage choisi : "Les livres me sont bien parvenus, le Stevenson est tellement beau qu'il fait honte à mes étagères bricolées avec des caisses à oranges, j'ai presque peur de manipuler ces pages en velin crème, lisse et épais. Moi qui ai toujours eu l'habitude du papier trop blanc et des couvertures raides et cartonnées des livres américains, je ne savais pas que toucher un livre pouvait donner tant de joie."